Proche-Orient : la Turquie condamne la décision de Trump au sujet de Jérusalem

Jeudi 7 Décembre 2017 - 15:45

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Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a exhorté, le 6 décembre, les Etats-Unis à revenir sur leur décision pour éviter le chaos dans la région suite à la décision de Donald Trump de reconnaître la ville sainte comme capitale de l'Israël.

 

Le chef de l'Etat turc a fait part de son indignation dans une lettre adressée à l'opinion publique mondiale.« La décision des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël n’est pas seulement contraire aux résolutions de l’ONU, mais aussi au caractère intemporel de Jérusalem qui a résisté à l’épreuve des siècles. Par conséquent, ce pas signifie ignorer les faits historiques et sociaux ainsi que le droit international », a écrit Recep Tayyip Erdogan, avant de poursuivre: « De même que la décision de l’annexion de Jérusalem par Israël et les actions et pratiques menées dans ce cadre n’ont jamais été acceptées. Cette déclaration est également nulle et non avenue devant la conscience humaine, le droit et l’histoire. La paix pour tous ne sera possible que lorsque l’occupation israélienne à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et à Gaza prendra fin et que les Palestiniens pourront être libres dans leur propre patrie ».

Soucieux de préserver la paix et la sécurité dans cette partie du monde, Recep Tayyip Erdogan a lancé un appel - en sa qualité de président en exercice du sommet de l’Organisation de la coopération islamique - à la communauté internationale de s’élever contre cette décision qu’il taxe d’ « illégale ». Il a appelé les pays n’ayant pas encore reconnu l’Etat palestinien de se rallier à la cause en vue d’assurer, a-t-il dit, « un équilibre permettant le maintien de la justice dans la région. Aujourd’hui, le devoir commun de toutes les personnes douées de bon sens et de conscience, appartenant à toute religion, à toute croyance, est de se tenir aux côtés du peuple de Palestine et des citoyens de Jérusalem dans leur cause légitime ».

Ainsi, le président en exercice du sommet de l’Organisation de la coopération islamique plaide pour la défense de la sainteté de Jérusalem - ville des Prophètes - perpétuellement illuminée par Harem-i Sharif, première Qibla de l’Islam, ainsi que la conservation de son statut historique. « L’histoire est marquée de souffrances causées par le non-respect de la structure religieuse particulière de Jérusalem et de son intangibilité. Il n’est en aucun cas possible d’abandonner l’exigence d’un Etat palestinien souverain et indépendant, dans les frontières de 1967, avec pour capitale Jérusalem, que nous considérons comme la tradition pour la paix et la sécurité dans la région », a-t-il fait remarquer.

Depuis cette annonce, le président américain a déclenché la colère des Palestiniens et une vague de réprobation bien au-delà du Proche-Orient, une décision en rupture spectaculaire avec la politique de ses prédécesseurs. En guise de protestation, des Palestiniens se sont rassemblés, le 7 décembre à Ramallah, en Cisjordanie, territoire occupé par l'armée israélienne depuis cinquante ans. La veille, ils étaient des centaines dans la bande de Gaza a avoir brûlé des drapeaux américains et israéliens et des portraits de Donald Trump.

Même l'Arabie saoudite, traditionnel alliée des Etats-Unis, a fustigé « un recul dans les efforts en faveur du processus de paix et une violation de la position américaine historiquement neutre sur Jérusalem ». Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a dénoncé des choix « déplorables », jugeant que Washington ne pouvait plus jouer son rôle historique de médiateur de paix avec les Israéliens. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a, de son côté, jugé que cette annonce ouvrait « les portes de l'enfer » pour les intérêts américains dans la région.

La Jordanie, la Turquie mais aussi la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne ont ouvertement regretté la décision de Donald Trump. A la demande de huit pays, dont l'Egypte, la France et le Royaume-Uni, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU se tiendra le 8 décembre.

Josiane Mambou Loukoula

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