Proclamation de la République : une célébration riche d’enseignements dans le Kouilou

Vendredi 29 Novembre 2013 - 16:00

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La célébration de la proclamation de la République du Congo, le 28 novembre, a été marquée, dans le département du Kouilou, par une rencontre placée sous la houlette de son préfet, Fidèle Dimou. Réunissant, entre autres, les autorités politiques et administratives, les corps consulaires et les dignitaires de Buali, elle a été l’occasion de revenir sur les conditions de l'avènement de la République du Congo et sur les notions de république et de démocratie

Joseph Ona Sondjo, historien, écrivain, critique littéraire, directeur départemental des services préfectoraux, conseiller politique du préfet du Kouilou, a évoqué la naissance de la République du Congo en rappelant la suite des événements depuis la colonisation : les guerres mondiales, les mouvements locaux de contestation contre les mauvais traitements infligés aux indigènes dans les colonies, la Conférence de Brazzaville, la loi-cadre, le referendum constitutionnel et la délibération 112/58 du 28 novembre 1958 consacrant le Congo comme république ainsi que les lois instituant, entre autres, l’hymne et le drapeau. Joseph Ona Sondjo a aussi fait état des changements survenus ensuite dans le domaine politique avant d’indiquer : « Il faut retenir que tout s’est déclenché le 28 novembre 1958 qui est une date très importante. La loi constitutionnelle a été votée en 1959, consacrant la fête nationale du Congo à cette date. Il faut féliciter Aimé Emmanuel Yoka et le Cercle républicain pour l’innovation politique, qui ont reconnu que le 28 novembre 1958 était la proclamation de la République, et le 15 août 1960 l’accession du pays à l’indépendance donc à la souveraineté. »

Dans son exposé, Daniel Weston Keloka, professeur de philosophie et de latin, est revenu sur la définition de la république, la responsabilité de chaque citoyen qu’elle implique, avant d’évoquer la philosophie politique de Jean-Jacques Rousseau développée dans un de ses textes majeurs, Du Contrat social ou Principes du droit politique. S’appuyant sur l’étymologie du mot république (gestion de la chose publique ou des affaires publiques), il a conclu : « Chacun est responsable de la république et de la chose publique. »

Les participants ont déploré que la célébration de cette date historique reste timide dans le pays comparé à celle du 15 août. « Nous n’en sommes qu’à la quatrième édition de la célébration de cet événement. Petit à petit, on avance. Dans notre département, par exemple, nous faisons l’effort de la célébrer et nous sommes certains qu’avec le temps, cela prendra de l’ampleur », a répondu le préfet.

Les participants ont salué l’initiative de la préfecture d’organiser cette rencontre de partage et d’échange qui contribue à la promotion du dialogue entre les cadres du Kouilou et devrait profiter au département. « Nous devons faire de cette initiative une activité de promotion et de valorisation de la production pour enrichir les archives du département », a suggéré l’un d’eux.

Jean-Baptiste Mavoungou Makaya, président par intérim du conseil départemental du Kouilou, et Boniface Tchitembo, sous-préfet de Loango ont assisté à la rencontre. Alphonse Kala, directeur départemental du Livre et de la Lecture publique du Kouilou, chroniqueur de l’événement, l’a clôturée par la lecture, qui a captivé l’auditoire, d’un extrait du poème intitulé La patrie d’Euripide, poète grec de l’Antiquité, dont ceux-ci : « L’amour de la patrie pour l’homme est le plus fort/Il n’est heureux qu’en mots celui qui le renie/Et son âme est ailleurs qu’à l’endroit où il vit. »

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Fidèle Dimou entouré de Jean-Baptiste Mavoungou Makaya, Joseph Ona Sondjo (à gauche), Boniface Tchitembo et Daniel Weston Keloka. Photo 2 : Les participants à la rencontre. (Crédits photos Adiac).