Produits pétroliers : vers une augmentation du prix du litre à la pompe

Samedi 12 Juillet 2014 - 16:45

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Une nouvelle structure des prix est en train d’être finalisée de commun accord entre le gouvernement et les opérateurs du secteur, et elle sera publiée incessamment.

Depuis quelques jours, le Premier ministre Matata Ponyo est devenu la cible des pétroliers distributeurs qui tiennent à obtenir de son gouvernement une révision de la  structure du prix du carburant à la pompe. Pour obtenir gain de cause, les opérateurs du secteur ont décidé de geler les stocks disponibles provoquant, de ce fait, une rareté artificielle du produit sur le marché. La pression est telle que le gouvernement via le ministère de l’Économie a engagé dernièrement des discussions avec la corporation des pétroliers en perspective d’une augmentation du prix de l’essence à la pompe. La nouvelle structure des prix, apprend-on, est en train d’être  finalisée et sera publiée incessamment. L’option est donc prise de rationnaliser la vente du carburant dont le prix serait en deçà de ce qui devrait être appliqué réellement.

À en croire les distributeurs à la base de cette fronde, l’un des paramètres intervenant dans la fixation du prix des produits pétroliers, à savoir le « prix moyen frontière » aurait subi depuis le mois de février une augmentation de l’ordre de 6%. Alors qu’ils étaient tentés à l’époque de réviser leurs prix par rapport à cette nouvelle donne, les pétroliers ont dû tempérer leurs ardeurs sur recommandation du Premier ministre les invitant à geler les prix jusqu’au mois de juin. Le délai étant largement dépassé à ce jour, les opérateurs du secteur rebondissent, cette fois-ci, avec l’idée d’appliquer le prix réel du carburant. Asphyxiés pour avoir travaillé à perte enregistrant des manques à gagner considérables allant jusqu’à cinq millions de dollars, les pétroliers croient le moment venu de rentrer dans leurs droits de sorte à rétablir l’équilibre qui avait longtemps fait défaut dans leur marge bénéficiaire. Acculé, le gouvernement a finalement acquiescé à leur requête.

Des indiscrétions recueillies, il appert que le litre d’essence qui se négocie actuellement à 1400 FC à la pompe (environ 1,5 dollar) pourrait passer à 1450 FC, soit une augmentation de 50 FC. Il en est de même dont le prix à la pompe s’affiche jusque-là à 1380 FC. Ces 50 FC additionnels acceptés de commun accord pourrait permettre aux opérateurs du secteur de souffler un tout petit peu et au gouvernement de minimiser l’onde de choc qui pourrait résulter de ce brusque changement de cap. En effet, entend-on dire du côté du gouvernement, cette légère augmentation du prix du carburant n’aura pas un impact sur la vie au quotidien des Kinois. Des assurances plutôt relativisées dans certains milieux où l’on craint déjà un effet boomerang dans un contexte de surchauffe généralisée sur le marché kinois. En effet, soutiennent les analystes, une augmentation d’environ 15% est constatée depuis un temps sur la structure intrinsèque des prix sans une justification plausible. La fermeture décidée de la filiale importation des vivres d’Orgaman en serait pour quelque chose. L’on craint que l’augmentation du prix du carburant à la pompe, avec ses effets collatéraux, ne vienne davantage déstabiliser une situation socioéconomique déjà fragile.  

En attendant que la situation ne soit clarifiée, sur le terrain, ce sont de longues files d’attentes qui se relaient dans les stations-services. Le carburant est vendu à compte goutte selon les humeurs des pompistes. Ceux qui n’arrivent pas à s’approvisionner à ces lieux indiqués recourent aux fameux « Kadhafi » qui refont surface à certains endroits. Quant au transport en commun, il en subit le contrecoup comme en témoignent la présence de nombreux kinois sur les arrêts de bus. Dossier à suivre.      

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des véhicules roulant sur une avenue de Kinshasa