Protection de l’enfance : la maîtrise du plaidoyer crédibilise les organisations de la société civile

Samedi 22 Février 2014 - 16:06

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L’analyse de la situation, la validation des risques, l’identification des décideurs, la réduction des risques aidant à faire un bon plaidoyer sont des stratégies apprises, du 18 au 22 février à Brazzaville, par les responsables d’associations affiliés au réseau des intervenants sur le phénomène des enfants en rupture (Reiper)

Pour le coordonnateur national du Reiper, Joseph Likibi, ces méthodes font partie des stratégies d’influence qui aident aussi à la prise de décision des gouvernants. « Le grand travail revient par la suite aux organisations de la société civile qui doivent avoir les manières de communiquer et de convaincre l’autorité publique. Il y a des méthodes, parmi elles figure le plaidoyer », explique Joseph Likibi. L’esprit de compétitivité et l’expertise sont des atouts importants pour un bon fonctionnement d’un responsable d’une ONG, recommande le coordonnateur du Reiper.

Selon, Sorel Batsimba, responsable de l’Espace Jarrot, un centre de prise en charge d’enfants de la rue de Brazzaville : « Il nous est demandé de mettre toutes nos connaissances en pratique pour le bien-être des enfants dont nous avons la lourde charge. Il est demandé de monter des projets de plaidoyer, d’avoir des thématiques et de faire une bonne analyse situationnelle ; de là découlera un bon projet. À l’endroit des décideurs, nous demandons que cette formation soit pérenne et qu’il y ait un suivi, car nous avons appris la manière d’identifier les cibles directes et indirectes, et aussi comment amener les débiteurs d’obligations à agir. »

Les organisations de la société civile sont un peu subventionnées par l’État. Néanmoins, dans le domaine de l’enfance, il y a un décret signé du président de la République qui entrera en application d’ici peu. Il faut donc plus de stratégies pour qu’une ONG soit crédible. Le responsable de l’ONG Espace des Enfants en détresse, Fernande Ilolo, explique : « Faire un plaidoyer n’est pas une plaisanterie. Il faut le faire quand il y a une situation qui nécessite l’intervention de nos décideurs. Car faire un plaidoyer nécessite beaucoup de temps et de moyens financiers, et si c’est mal fait cela peut nuire au bon fonctionnement de la structure. »

Par ailleurs, Irène Okandzé, responsable de l’Association des jeunes développement et travail ajoute qu’« une bonne analyse de la situation, la validation des risques, l’identification des décideurs, la réduction des risques donnent au responsable d’ONG la possibilité de faire un bon plaidoyer. »

Rappelons que les organisations de la société civile congolaise n’ont pas encore de cadre défini qui les oblige à obtenir de l’aide de l’État. Elles bénéficient par ailleurs d’aides ponctuelles ou informelles du gouvernement ou d’une quelconque autorité publique.

Fortuné Ibara