Protection de l'environnement : un ingénieur africain construit des maisons écologiques à partir des bouteilles en plastique

Jeudi 11 Avril 2019 - 23:21

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Breica Tateh Lehbib, un Algérien de 27 ans, né dans un camp de réfugiés, au Sahara occidental, dans lequel il vit jusqu’aujourd’hui, a lancé depuis quelques années la construction des logements en bouteilles plastiques. Testés et approuvés par les experts environnementaux, ils répondent à la norme.  

A l’origine du projet, les pluies torrentielles d’octobre 2015, et la destruction de la maison de sa grand-mère qui ont donné à Breica Tateh Lehbib  l’idée de construire des maisons en bouteilles plastiques. Au départ, celles-ci n’ont pas été accueillies avec enthousiasme par les habitants du camp. « Au début du projet, ils m’ont appelé le fou à bouteilles. Mais quand ils ont vu les maisons terminées, ils ont mieux compris le projet », a-t-il expliqué.

Dans cette partie du monde, le problème du logement est tel que de nombreux citoyens se trouvent dans l’obligation de vivre dans des habitations musculeuses et insalubres. Pour faire face à cette situation et dans l’objectif de permettre aux réfugiés de ce camp de retrouver leur dignité, cet ingénieur a mis au point cette technique. En effet, tout le monde n’a pas toujours  les moyens de se bâtir un abri,  dans le Sahara, où les conditions de vie sont très rudes, puisque la température atteint régulièrement 50° C. « L’objectif est d’alléger la souffrance des Sahraouis, de leur permettre de vivre avec plus de dignité, en construisant des maisons écologiques durables », a indiqué l'ingénieur.

 " La bouteille en plastique vingt fois plus durable qu’une brique"

Breica Tateh Lehbib a, par ailleurs, expliqué qu’une bouteille en plastique est vingt fois plus durable qu’une brique conventionnelle. Les bouteilles utilisées pour la construction des maisons sont remplies de sable et de paille fortement tassés pour créer des conditions qui puissent résister aux aléas climatiques extrêmes dans cette région. Elles permettent de maintenir une température fraîche à l’intérieur lorsque celle de l'extérieur est très élevée, tout en maintenant la chaleur lorsque les nuits sont très froides. Le toit, quant à lui, est composé de tapis fabriqués avec du plastique recyclé et une couche de ciment ; la forme arrondie de la maison permet également de lutter contre la chaleur écrasante de cette région et les logements sont, ensuite, peints en blanc, afin de faire refléter les rayons du soleil.

Chaque jour, des millions de tonnes en plastique sont jetées. Avec soixante-cinq millions de réfugiés à travers le monde, cela pourrait être une bonne ressource pour eux.  Comme le plastique met plus de trois cents ans à se détruire dans la nature, ces maisons pourront tenir aussi longtemps que ces bouteilles ne seront pas détruites. Ce projet a été vite repéré par l’organisation des Nations unies pour les réfugiés qui a alloué une aide de six cent mille euros à Breica Tateh Lehbib. Une somme qui lui a permis de construire vingt-six logements dans cinq camps différents, à Aoussed,  Boudjour, Dakhla, Smara et Laâyouna

En Afrique, ces maisons font parler d’elles. Certains y voient même une manifestation magique, attisant la curiosité des visiteurs et des négociants. Cette technique a été expérimentée au Nigeria, dans le village Yelwa, situé dans l’Etat de Kaduna, au nord du pays, où ces maisons écologiques sont construites. Selon les experts, ce type de construction, respectueux de l’environnement, pourrait intéresser l’humanité tout en entière. Ces dernières sont très avantageuses au niveau économique et le coût de construction est le tiers d’une maison conventionnelle.                     

Cisse Dimi

Légendes et crédits photo : 

Breica Tateh Lehbib à l'oeuvre

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