Protection des droits de l'homme : l'ONU récompense trois femmes et une ONG

Jeudi 20 Décembre 2018 - 14:10

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Les Nations unies ont décerné aux quatre bénéficiaires, le 19 décembre à New York, leur prix des droits de l'homme qui vise à encourager et remercier toutes personnes et organisations œuvrant dans le cadre de la lutte contre la violation des droits de l’homme.

Les trois femmes récipiendaires sont la Tanzanienne Rebeca Gyumi ; la Pakistanaise Asma Jahangir dont le prix a été remis à titre posthume ; la Brésilienne Joênia Batista de Carvalho; et l’ONG irlandaise Front line defenders.

La cérémonie de remise du prix s’est déroulée au siège de l’Assemblée générale des Nations unies. Elle s’inscrivait, selon le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un contexte spécifique où est constatée la dégradation de la situation des défenseurs des droits de l’homme au niveau mondial, alors que ceux-ci sont les porte-paroles des sans-voix qui sont eux aussi toujours menacés.

« Pendant que nous célébrons le 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, il est important de reconnaître le rôle que jouent les défenseurs des droits de l’homme qui s’emploient à faire respecter la Déclaration et à faire des droits de l’homme une réalité pour tous », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, tout en rendant un hommage aux contributions exceptionnelles de la militante pour le droit à l'éducation des filles, Rebeca Gyumi ; de la défunte avocate spécialiste des droits de l'homme, Asma Jahangir ; de la première femme avocate autochtone du Brésil, Joênia Batista de Carvalho; et de l’ONG protectrice des défenseurs des droits humains en danger, Front line defenders.

Justifiant le choix porté sur ces lauréates, António Guterres a indiqué que leur travail ainsi que celui d'autres défenseurs des droits de l'homme du monde entier était essentiel pour les efforts collectifs, notamment les efforts qui visent à maintenir la paix et à assurer un développement durable sans exclusive et le respect des droits de l'homme pour tous.

Environ 3500 défenseurs des droits de l’homme tués en vingt ans

Le secrétaire général de l'ONU a saisi l'occasion de cette cérémonie qu'il a estimée propice pour rappeler à la communauté internationale le danger auquel sont fréquemment confrontés les défenseurs des droits de l’homme, notamment les assassinats, disparitions, tortures, emprisonnements arbitraires et autres tentatives visant à les réduire au silence.

« Pourtant, ces individus et groupes courageux restent déterminés à faire la lumière sur les coins les plus sombres du globe, partout où des violations des droits de l'homme se produisent », a-t-il déploré.

Le rapporteur spécial des Nations unies pour les défenseurs des droits de l’homme, Michel Forst, a signifié, pour sa part, qu'environ trois mille cinq cents défenseurs des droits de l'homme ont été tués en vingt ans. Les premiers responsables, a-t-il dit, sont les Etats, alors qu'ils ont adopté la déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme en 1998.

« Les défenseurs des droits de l'homme donnent la parole aux sans-voix et protègent les faibles contre l'injustice. Ils représentent tous les droits économiques, civils, politiques, sociaux et culturels », a-t-il ajouté, en affirmant qu’ils soutiennent aussi l’Etat de droit et œuvrent pacifiquement pour modifier les lois afin que les femmes, les filles, les communautés autochtones, les minorités et d’autres groupes marginalisés puissent exercer leurs droits. Et, à travers l'éducation, les défenseurs des droits de l'homme œuvrent à l’autonomisation des individus. Ils aident également à protéger les autres défenseurs des droits de l'homme du harcèlement, de l'intimidation ou des arrestations partout dans le monde.

Notons que ce prix a été créé en 1966 par l’Assemblée générale des Nations unies. Il est décerné tous les cinq ans depuis 1968. Les personnalités qui ont déjà reçu ce prix sont Eleanor Roosevelt, Martin Luther King, Nelson Mandela, Jimmy Carter, Malala Yusafzai sans oublier les lauréats du prix Nobel de la paix de cette année, Denis Mukwege et Nadia Murad, ainsi que les organisations comme Amnesty international et le Comité international de la Croix-Rouge.

 

 

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