Protection sociale : le projet Lisungi s’ouvre à la population autochtone de Gamboma

Mardi 3 Juillet 2018 - 17:45

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Sur les trois cent soixante-dix-sept ménages pauvres qui bénéficieront de l’appui du projet Lisungi-Système des filets sociaux dans le district, cent quarante-deux sont tenus par des peuples autochtones.

L’Unité de gestion du projet Lisungi a bouclé, le 24 juin dernier, le processus d’identification et d’enregistrement des potentiels bénéficiaires dans le département des Plateaux. En effet, sur les cent quarante-deux ménages identifiés, quinze proviennent du village Etoro, cent vingt-sept pour le seul village de Béné et un est issu des huit quartiers de la communauté urbaine de Gamboma.

Ainsi, les ménages enrôlés vont bénéficier, après avis de conformité du comité local de suivi, des prestations du projet, au titre des fonds additionnels de la Banque mondiale qui couvrent quatre localités : Ngo et Gamboma, dans les Plateaux ; Nganga-Lingolo, district de Goma Tsé-Tsé (Pool) ; deux arrondissements de Dolisie, dans le Niari. Les interventions du projet à l’endroit de ces bénéficiaires sont prévues d’ici à la fin de ce mois.

Selon une lettre d’information du projet, ces différents ménages ont été enrôlés à la faveur des forums d’enregistrement. Il s’agit d’une opération pendant laquelle les informaticiens de l’Unité de gestion collectent des photos, des empreintes digitales et autres informations liées à la structuration du ménage, aux activités génératrices de revenus à entreprendre, aux écoles des enfants ainsi qu’au centre de santé fréquenté. Se déroulant en présence des communautés, cette opération permet, faut-il le rappeler, de maîtriser les ménages éligibles, l’établissement de la carte et de déterminer le niveau de l’allocation par le projet.

Pour le président du comité communautaire de ciblage de Béné, Honoré Nguié, ce qui était hier un rêve devient réalité. « Les autochtones parmi les bénéficiaires de Lisungi, c’est un grand événement pour nous. On ne s’y attendait même pas. Quand on suivait les activités de Lisungi à la télé, on pensait vraiment que cela ne concernait que les Bantous. Imaginez un autochtone devant le guichet d’une banque en train de toucher de l’argent ! Mais quel événement ! Merci Dieu, merci le gouvernement et ses partenaires », a-t-il déclaré.

Egalement président de la communauté des autochtones du district de Gamboma, Honoré Nguié a plaidé pour que ce projet puisse aller jusqu’au bout pour sortir cette couche sociale de la misère. « Nous sommes très nombreux dans le district de Gamboma, éparpillés dans plusieurs villages. Nous vivons la misère chaque jour. Nous espérons que Lisungi ne va pas s’arrêter à ce petit nombre », a-t-il souhaité.

Le coordonnateur du projet, Alfred Constant Kiakouama, a, quant à lui, rappelé que la question autochtone qui fait partie des mesures de sauvegarde est traitée avec beaucoup de rigueur au niveau du projet Lisungi. « Cela est valable pour les autochtones de toutes les zones d’intervention du projet. Les ménages éligibles vont bénéficier des allocations financières mais aussi des microcrédits pour développer des activités génératrices de revenus. Mais tout cela passe par un travail d’éducation et d’un encadrement spécifique. Le projet a pris toutes les dispositions pour répondre aux attentes non seulement du gouvernement mais aussi des peuples autochtones », a-t-il précisé.

Se procurer les documents d’état-civil

Outre la misère, la discrimination et la stigmatisation dont elles sont victimes, les populations autochtones sont également confrontées aux problèmes relatifs à l’état-civil et Honoré Nguié en est conscient. « Le chef de la délégation du projet Lisungi a, au cours de nombreuses réunions, insisté sur la nécessité pour les bénéficiaires d’avoir des pièces d’état-civil pour accéder au paiement. Or c’est le vrai problème auquel nous sommes confrontés. La plupart d’entre nous n’aiment pas se faire établir des pièces d’état-civil. L’administrateur-maire et le sous-préfet nous sensibilisent tous les jours à cette question importante, nous y travaillons pour donner une existence juridique aux populations autochtones, parce que pour se présenter aux examens d’Etat, nos enfants ont souvent des problèmes », a-t-il conclu.

Parfait Wilfried Douniama

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