Province de la Mongala : sensibilisation des communautés aux aléas climatiques

Mardi 20 Juin 2017 - 18:14

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Après avoir été informé sur  les érosions et les inondations, grâce au Programme d’appui à la résilience des populations vulnérables aux risques des catastrophes (PRRC), les populations de la province de la Mongala,  notamment de Lisala, Bumba et Lolo habitant à proximité des lieux exposés aux risques des catastrophes pour des raisons de pêche ou de manque de moyens financiers, ont décidé de quitter ces endroits.

 

Selon Caritas qui livre cette information, ces populations ont pris conscience des menaces dont elles font face. Elles sont enfin décidées à quitter ces lieux à risques. Elles espèrent néanmoins un petit appui administratif, matériel et en formation de la part des autorités publiques compétentes ainsi que de divers acteurs humanitaires et de développement. Au-delà de ces actions locales, portées par les communautés, le PRRC va mener les sensibilisations et plaidoyers au niveau provincial, à travers la mise en place d’une cellule de coordination humanitaire qui associe la partie gouvernementale et les organisations de la société civile, dont Caritas. Un mécanisme de veille opérationnel sur l’ensemble de la province permet également de transmettre à cette cellule les éventuels dégâts et pertes recensés lorsqu’une de ces menaces s’est mue en catastrophe. A l’issue de sa mission de suivi de la mise en œuvre dudit programme à Bumba et Lolo, Mlle Juliette Maquart, responsable des programmes à la CI.be en RDC, s’est réjouie le 14 juin de l’ancrage progressif du PRRC auprès des communautés locales à Lisala, Bumba et Lolo.

Le niveau  bas des quartiers par rapport au fleuve, l’absence des caniveaux et d’arbres sont autant de causes qui exposent les communautés de Lisala, Lolo et Bumba aux érosions et inondations. Nous sommes, explique le président du Comité RRC du quartier Lokele-Moluwa, victimes des inondations et des érosions, d’abord à cause du niveau bas de notre quartier par rapport au fleuve. « C’est ensuite par manque de canalisations des eaux. Certains caniveaux construits à l’époque belge sont aujourd’hui bouchés. Par ailleurs, des constructions anarchiques barrent le passage des eaux dans certaines parties de notre quartier», a-t-il indiqué.  Pour sa part, le pasteur Philippe Limengo a ajouté par ailleurs que son quartier se trouve « dans la direction d’où proviennent les vents violents ». Un autre membre du comité a renchéri en soutenant que ce quartier, voisin du fleuve, se trouve dans une vallée non protégée par des arbres. « Si des possibilités nous avaient été offertes, nous aurions pu reboiser notre quartier pour le protéger des vents violents ».

Pour faire face à ces inondations et érosions, les communautés recourent aux divers moyens,  notamment la remontée de niveau de parcelles, le placement des troncs d’arbres sur les toitures. « Face à l’inondation, nous essayons d’abord de faire remonter le niveau de nos parcelles victimes régulières de l’inondation. Nous ici à Lokele-Moluwa, nous procédons ensuite à l’installation des ‘étalages’ sur lesquels nous faisons monter enfants et biens lorsque les eaux pénètrent dans les maisons. Nous passons aussi nuit dans les pirogues ! Et, si la menace perdure, nous nous déplaçons vers des quartiers ‘arides’ », a renseigné M. Jérémie Folo Lisasi. « Face aux vents violents, et pour nos maisons en paille, nous plaçons des troncs d’arbres sur la toiture », a-t-il poursuivi.

A ces petites actions individuelles s’ajoutent d’autres communautaires. « Du côté des confessions religieuses, nous sensibilisons les chrétiens pour des travaux collectifs afin d’atténuer les menaces », a souligné Pasteur Jérémie Folo Lisasi. Le moyen extrême utilisé par les communautés affectées par ces menaces, c’est le déplacement vers un autre quartier moins exposé. Mais certaines familles n’y recourent pas, préférant se battre sur place.

Aline Nzuzi

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