Province du Katanga : la société civile invite les gouverneurs hors mandat à démissionner

Mercredi 19 Mars 2014 - 17:15

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La coalition de la structure exhorte le numéro un de  cette province à s’inscrire sur la voie de la normalité en démissionnant afin de contraindre la Céni à organiser des élections.

Depuis quelques temps, le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, a maille à partir avec la société civile locale qui l’oblige à passer la main étant entendu qu’il est hors mandat. C’est le lundi dernier que la coalition de cette structure a exhorté le numéro un de la province du Katanga à s’inscrire sur la voie de la normalité en démissionnant afin de contraindre la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à organiser des élections. Les membres de la société civile katangaise estiment en effet que leurs élus ayant dépassé les limites constitutionnelles ne peuvent plus engager les populations dont ils continuent à se réclamer indument. Outre le gouverneur Moïse Katumbi, les députés provinciaux et les sénateurs originaires du Katanga prestant à l’Hémicycle du Palais du peuple, sont aussi astreints à rendre le tablier. « Le gouverneur l’a dit plusieurs fois qu’il était déjà hors de son mandat. Alors, nous pensons qu’il doit montrer la voie pour que lui et eux démissionnent en bloc de manière à ce que, en créant ce vide là, on oblige l’abbé Malu Malu à organiser en priorité les élections au Katanga », a laissé entendre le coordonnateur et porte-parole du cadre de concertation de la société civile du Katanga, Jean Pierre Muteba.

Le fait que la feuille de route de la Céni ne prévoit pas l’élection des gouverneurs avant 2017 serait  la base de cette levée de bouclier qui traduit toute l’anxiété de la population katangaise de continuer à être gérée par des personnes illégitimes en attente de renouvellement de leur mandat. « Nous demandons au gouverneur de province de comprendre que, quand vous avez fait bien, il faut arrêter et passer la main », a ajouté Jean Pierre Muteba. En réaction à cette campagne qui le concerne au premier chef, le gouverneur Moïse Katumbi a gentiment exclu toute hypothèse de démission de sa part tout en assurant ne pas vouloir s’accrocher au pouvoir. « S’il y a une loi qui dit que nous devons partir et laisser les autres continuer, moi je suis prêt (...) Je ne veux pas m'accrocher au pouvoir », a-t-il laissé entendre.

En fait, Moïse Katumbi et ses collègues gouverneurs d’autres provinces, élus pour cinq ans depuis 2007, savent qu’ils sont désormais hors mandat. Les élections qui étaient censées se tenir en 2012 n’ayant pas eu lieu du fait de la crise politique ayant émaillé la présidentielle de 2011, ils évoluent depuis lors dans l’illégalité et il appartient à la Céni d’organiser les nouvelles élections provinciales aux fins d’élire de nouveaux gouverneurs et sénateurs. Or, à l’allure où vont les choses, avec les tergiversations inhérentes à la classe politique congolaise, l’on craint que ces scrutins prévus pour cette année soient repoussés au-delà de 2016.

 

 

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Moïse Katumbi