Province Orientale : FFJ s’inquiète des menaces contre des journalistes

Mardi 10 Juin 2014 - 17:52

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 L’ONG pense que les actes sont imputés à un officier subalterne de la neuvième région militaire des Fardc.

L’association de défense et de promotion de la liberté de la presse Freedom for journalist (FFJ) a instamment demandé, le 10 juin, au commandant de la neuvième région militaire des Forces armées de la RDC (Fardc), le général Kifwa, à ordonner la mise immédiate hors d’état de nuire de l’adjudant Dido Bilali. Ce dernier aurait proféré des menaces contre des journalistes de la Radio Liberté (Ralib) émettant à Basoko à environ 280 km de Kisangani en Province Orientale.

Citant le directeur de ce média, Michel Koyakpa, qui a été interrogé par son correspondant local dans la région, FFJ a noté que l’officier subalterne a proféré des menaces à ce responsable et aux journalistes Dieumerci Labama et Jean-Léon Nkoyi. À en croire l'ONG, ces derniers seraient contraints de quitter la ville pour leur propre sécurité.

Selon l'ONG, la radio a diffusé, le 5 juin, une série d’interviews des victimes de Dido Bilali. Celles-ci ont relevé les tracasseries dont est l’objet la population locale, qui vont d’extorsion à des traitements souvent inhumains, dégradants et cruels. « Cette dénonciation médiatique a donné lieu à une traque systématique de l’armée contre le soldat et ses hommes dont certains ont réussi à s’enfuir », a souligné FFJ.

À en croire cette association, au cours d’échanges des tirs  du 9 juin, l’un des gardes du corps de Dido Bilali a été tué par cet officier subalterne, lui-même, qui lui reprocherait de « trahison », avant de disparaître dans la nature. L’épouse du fugitif serait immédiatement arrêtée et transférée à Kisangani, accusée d’avoir utilisé, elle aussi, des moyens militaires en appui à son mari. « Aujourd’hui [ le 10 juin : Ndlr­­­­­­), l’adjudant Dido a organisé une opération commando à quatre heures du matin (heure locale), contre tous ceux qui avaient apporté leur concours à sa traque dont notre radio et nous,  journalistes. Il est arrivé à la radio, sans nous trouver, il a laissé un message truffé des menaces de mort en lingala (langue locale), et nous avons été contraints de suspendre momentanément nos émissions », a déclaré Koyakpa joint au téléphone par le staff de FFJ à partir de Kinshasa.

FFJ a rappelé que Dido Bilali a été envoyé en mission à Mongandjo, un secteur situé à une centaine de kilomètres de Kisangani, dans le territoire de Basoko. Porteur d’un ordre de mission daté du 24 mai en vue de traquer des bandits en main armée signalés dans cette bourgade d’environ trente mille habitants, il se serait détourné de sa mission pour s’illustrer dans le braquage des populations.

Devant ces menaces proférées contre ces professionnels de médias, FFJ invite la hiérarchie locale de l’armée à stopper, sans attendre, la vengeance du soldat qui a promis de « corriger » tous ceux qui sont cités dans sa dénonciation.

Lucien Dianzenza