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Quand la terre appartient bel et bien à l’État !

Lundi 1 Septembre 2014 - 11:23

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Ce cri est chaque fois entendu au niveau des communautés urbaines et arrondissements périphériques nouvellement créés. Ces agissements illicites de vente de portion de terre et d’accaparement de certains espaces de terrain par des tierces personnes, se réclamant propriétaires fonciers et foulant ainsi aux pieds les lois et règlements du pays sur ces questions de la gestion des terres, font couler tant d’encre et de salive dans des tribunaux. Et pourtant l’organisation administrative nationale sur ces questions de terre est bien en place.

Oui l’appareillage techno-juridique et administratif moderne est bien là pour la gestion rationnelle et non artisanale, empirique, ancestrale ou totémique de ces questions foncières, donc pourquoi, diable, vous, propriétaires fonciers et terriens, continuez d’agir de la sorte ? En réalité, on ne devrait plus vivre d’une part des querelles entre des familles dites propriétaires foncières entre elles et d’autre part entre ces propriétaires fonciers et des acquéreurs-acheteurs de ces parcelles de terrain, ou encore entre ces soi-disant  propriétaires fonciers et l’État.

Aucune communauté urbaine n’est épargnée et aucun quartier périphérique des nouveaux arrondissements dans de nombreuses villes du pays n'est pas épargné. Car on ne peut passer trois à quatre semaines sans que des plaintes arrivent au niveau des autorités gestionnaires de ces circonscriptions administratives. Des nouveaux arrondissements comme Mongo-Mpoukou et Ngoyo à Pointe-Noire, ainsi que Djiri et Madibou à Brazzaville, ces divergences sur des portions de terre sont récurrentes. Or à dire vrai, l’État reste l’unique maître et le seul gestionnaire de son territoire. Ces querelles en matière de site et espace de terre divisent parfois les autorités elles-mêmes sur l’érection de telle ou telle structure sur un site donné, et cela au grand jour. Bien entendu que chacune d’elle revendiquant à ciel ouvert au su et au vu de tous être propriétaire du site. Les choses qui n’allaient pas se passer.

Et pourtant en matière de gestion de ces terres, l’administration en charge de ces questions n’a jamais refusé de prêter l’oreille à ces propriétaires terriens, qui ne cessent de revendiquer coûte que coûte ces portions de terre, comme si l’État n’existait pas. Des arrangements à l’amiable dans les quartiers populaires aux tribunaux en passant par toute sorte de palabres sociales dans de nombreuses familles, la question du foncier est une épine qui reste coller au pied de celui qui est appelé à dire le droit. La famille X vient de porter plainte à la famille Y à cause de la portion de terre au quartier tant. Oui si hier la loi était balbutiante sur la question, aujourd’hui les choses semblent être plus claires car tout le monde sait que c’est l’Etat qui est propriétaire des terres et a la responsabilité de gérer rationnellement ses terres, ses eaux, ses forêts, son espace aérien et autres.

Et si l’on ne prend garde, ce virus social des revendications « bizarres » des terres par certains propriétaires fonciers risque de prendre des proportions insupportables avec des conséquences irréparables. On les voit sans gêne aucune se précipiter d’aller vendre tel ou tel espace terrien dans une localité en se disant « être les descendants de telle ou telle personnalité antique ou moyenâgeuse de l’espace terrien en question ». Pire encore, ces gens-là ne se réfèrent ni aux services cadastraux, ni à la tutelle. Or la Nation, disons mieux la République, ce n’est pas la juxtaposition de kyrielle de tribus qui se repoussent à cause des terres, mais plutôt une résultante bien moulée de brassage de tribus liées par l’histoire. Pourquoi donc messieurs les propriétaires terriens brondissez-vous coûte que coûte le droit terrien coutumier fait d’incertitudes et de l’imagination ?

La presse qui n’a jamais cessé de mettre en évidence la démolition des maisons construites sur le domaine de l’État acheté aux pseudo-propriétaires fonciers, des querelles au sein des familles ou entre des acquéreurs-acheteurs montre bien qu’il y a là encore de la matière. Au  final, la terre appartient à l’État. Donc au lieu d’agir en citoyens ne respectant pas la loi, les propriétaires fonciers devraient suivre les directives de l’Etat, car dans celles-ci, ils  auront quelques propositions judicieuses à faire.

                               

 

 

 

                                           

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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