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Quand le sororat, le lévirat et le vih/sida ne font pas bon ménage !

Samedi 16 Juillet 2016 - 18:17

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Ces pratiques qui persistent dans certaines parties du pays devraient être dénoncées avec la dernière énergie, car en plus du fait qu’elles sont de plus en plus fustigées comme des « habitudes » rétrogrades limitant les droits des femmes, elles sont devenues obsolètes et sont de vraies « situations » de propagation du virus du sida.

En des termes simples, tentons de signifier ces concepts pour une meilleure appréciation du phénomène par tous. Le sororat est le mariage d’un veuf avec la sœur  de son épouse. Et le lévirat est le mariage forcé d’une veuve avec le frère de son mari. Quant à la transmission de la maladie du vih/sida, elle se fait surtout, à travers des relations sexuelles non protégées. Ceci étant, voyez comment on court un grand risque d’être contaminé lorsqu’on observe cette coutume du sororat et du lévirat dans une situation ou l’état sérologique du partenaire potentiel est ignoré.

Ces pratiques, au départ étaient vivement conseillées lorsque la maladie du vih/sida n’avait pas encore fait sa pénétration dangereuse dans nos communautés, car les mariages de cette nature là, amélioraient sociologiquement les relations de parenté dans les lignages et garantissaient une meilleure pérennisation dans la prise en charge des enfants au sein du lignage. Oui, les choses ont évolué et ces pratiques deviennent très dangereuses. Elles peuvent ouvrir la voie à de nombreuses pathologies dont le vih/sida, car il est rare dans les villages, et même en ville, que la famille se retrouve en conseil de famille et livre au public la maladie dont souffrait le (la) disparu(e), cette question reste tabou de peur de voir des gens s’éloigner de l’épouse du défunt ou du mari de la défunte. Pire encore, le lévirat et le sororat conduisent à une polygamie forcée, car le plus souvent les adeptes de cette pratique sont aussi mariés.

Nombreuses sont des femmes qui déclarent, « je m’étais soumise pour des questions de l’éducation des enfants. Je n’ai pas cherché à savoir si lmon partenaire est atteint par la maladie du sida ». Disons-le sans ambages, ces pratiques qui persistent dans la société sont une menace de santé publique. Et la question que l’on se pose est la suivante : est-ce que la population, d’une façon générale, à savoir les analphabètes et les lettrés, est suffisamment informée de cet état de chose ? Les services de santé, notamment les structures de lutte contre le sida, les spécialistes des questions de succession, les défenseurs des droits de l’homme et surtout ceux des femmes et autres devraient se lever comme un seul homme pour montrer les méfaits de ces pratiques. Surtout que dans certaines communautés restées accrochées à la tradition, « la veuve fait partie de l’héritage ». 

En tout état de cause, ces pratiques socio-culturelles survivantes sont des écueils auxquels setrouve confronté le secteur de la santé. Aussi peut-on retenir que ce billet d’humeur est un message en vers des lignages pour qu’ils réfléchissent aux moyens de consolidation et de pérennisation de la famille, au lieu d'encourager le lévirat et le sororat.

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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