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Que vive la République du Congo

Lundi 27 Novembre 2017 - 10:50

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Mardi, 28 novembre, nous célébrerons l’an 59 de la République du Congo, à ne pas confondre avec la date de son indépendance le 15 août 1960 car une certaine confusion a pu régner pendant un certain temps. Désormais, les Congolais se sont approprié les vrais repères de leur histoire dont cette première date déterminante du 28 novembre pour rattraper, comme d’aucuns le prétendent , « l’injustice de l’histoire ».

En remontant la machine du temps, nous rappelons que la République du Congo a vu le jour le 28 novembre 1958, à Pointe-Noire, alors capitale territoriale de l’État autonome du Moyen-Congo  sous tutelle coloniale française.

Il faut rappeler, pour une meilleure compréhension, que Brazzaville est identifiée à l’époque comme la capitale de la France Libre, avant de devenir la capitale fédérale de l’Afrique équatoriale française.

Ainsi donc, du 28 novembre 1958 au 16 mars 1992, Brazzaville n’était juridiquement que la capitale politique et administrative provisoire de la République du Congo, sur la base de la loi constitutionnelle n°2 du 28 novembre 1958 qui fixait provisoirement à Brazzaville le siège de l’Assemblée nationale législative du gouvernement provisoire de la République du Congo.

La date  du 28 novembre 1958 fut commémorée pour la première fois en 1962, pour être ensuite soustraite par un tour de passe-passe dont seule l’histoire détient les secrets.

Il a donc fallu attendre 2010 pour que la loi n°18-2010 du 27 novembre décrète le 28 novembre journée fériée, chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national congolais.

La République demeure «le plus grand acquis» pour les Congolais, «la plus grande garantie de la cohésion nationale pour le débat démocratique», voilà pourquoi, conformément à la Constitution (art. 240, 3e alinéa), la forme républicaine de l’Etat ne peut faire l’objet de révision.

Si l’on se réfère à la définition de la République, on admet ipso facto que le Congo est une République et  l’article 2 de la Constitution en vigueur stipule : «Le principe de la République est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple».

Le Congo est un pays dans lequel la fonction de chef d'État n'est pas héréditaire (le président est élu). Seul le peuple exerce la souveraineté nationale par la voie de ses représentants (élus) ou du référendum. Au sens propre, le mot «République» issu du latin ’’res publicae’’,  la «chose publique» se définit dans son acception politique comme une «forme d’Etat dans laquelle les citoyens délèguent leur souveraineté par le vote».

Le Congo qui n’a jamais remis en cause son statut de République qu’il s’est donné depuis 1958, est resté une République, un régime dans lequel le citoyen jouit des droits et libertés garantis par la Constitution », confère l’article 1er de la Constitution congolaise qui stipule : «La République du Congo est un Etat de droit, souverain, unitaire et indivisible, décentralisé, laïc et démocratique». Cette disposition constitutionnelle fonde l’unité de la République et pose les principes de son indivisibilité.

Qu’il est loin ce temps où les Européens, au XIVe siècle, en tête desquels l’explorateur portugais,  Diego Cao, exploraient le territoire du Royaume Kongo, grande monarchie aux confins des deux Congo et de l’Angola, pour se le partager en traçant des frontières hasardeuses !

Un raccourci exagéré permet  de rappeler, par ailleurs, les guerres de succession, la traite négrière et la colonisation qui ont mené patiemment au protectorat français avec les rois Makoko en 1880, Ma Loango en 1883, à la participation active et méritée des tirailleurs africains lors des deux guerres mondiales, à l’Afrique équatoriale française, à l’apprentissage de la démocratie avec son cortège de maux, à la décolonisation  et enfin à la  proclamation de la République du Congo en 1958, avec l’investiture de l’abbé Fulbert Youlou en qualité de Premier ministre, chef du gouvernement provisoire de la République du Congo. Voici donc le sens de cette victoire certaine de la cohésion que les Congolais remportèrent un certain 28 novembre 1958, et ce qui justifie qu’elle soit célébrée avec dignité.

 

 

 

 

Ferréol C. P Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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