Qui pour prendre le relais ?

« Je fais de la peinture, parce qu’elle fait partie d’une discipline qui apporte le savoir, qui apporte les repères à une nation, qui fait qu’on peut se rappeler tel ou tel événement, grâce aux peintres. »

Cette pensée du grand Hilarion Ndinga permet de rappeler, s’il le faut, que le Congo peut se vanter de ses nombreux et prestigieux artistes qui ont fait leur école avec plusieurs chefs de file. L’un des premiers, Guy Léon Fylla, en  a inspiré de nombreux autres qui, malheureusement, s’éteignent les uns après les autres et dont nous ne cessons à ce jour de déplorer l’absence. 

Parmi les illustres peintres, on peut citer Eugène Malonga, Faustin Kitsiba, Émile Mokoko et particulièrement Marcel Gotene dont l’œuvre entière a marqué la Biennale de l’Art bantu contemporain (le CICIBA) dans les années 80. Nous n’oublions guère le dernier en date qui vient de nous quitter, Hilarion Ndinga. 

Ce dernier, véritable icône de l’art pictural au Congo, s’en est allé le 27 janvier dernier  à 83 ans. Il fut un réel pionnier pour le continent africain. Ancien élève de l’école Saint-Vincent (Poto-Poto), adepte de l’art classique, il dut  abandonner le métier auquel il était prédestiné pour se consacrer à la peinture.

On peut, à juste raison, espérer encore la création d’œuvres d’artistes tels Rémy Mongo Etsion, Sylvestre Mouandza, Serge Mienandi, Aurélie Diansayi, Annie Moundzota, Laurentine Ngampika et Vanessa Agnagna, etc.Mais il y a réellement lieu de s’interroger sur la relève dans l’art pictural au Congo Brazzaville.

L’école de Poto-Poto demeure la référence pour la formation de certains, telle Annie Moundzota, mais les auto-didactes ont aussi leur mot à dire comme Florence M’Bilampassi ou Rhode Schéba Makoumbou  et bien d’autres tels Jonas Boboma, Alain Boduka, , Gastineau Massamba, mais sauront-ils pérenniser l’œuvre des pionniers et apporter un plus ?

Nous continuons d’espérer l’éclosion de jeunes talents. Certains se sont révélés mais ont trop vite disparu du fait, peut-être, de faibles moyens dont ils disposaient pour  s’exprimer. Quels sont ceux qui pourront réellement prendre la relève des Guy Léon Fylla, Michel Hengo, Émile Mokoko, Marcel Gotène, Hilarion Ndinga, David Makoumbou, Mouanga, etc. ?