Opinion

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Racines

Mercredi 23 Avril 2014 - 1:37

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À ceux qui nous lisent ici chaque matin et qui ont quitté, jadis ou récemment, leur département, leur ville, leur village, nous ne saurions trop conseiller de renouer avec le lieu où ils virent le jour et où vivent sans doute encore nombre de leurs parents. Car le temps viendra, bien plus vite qu’ils ne le pensent, où chacun d’eux éprouvera le besoin de retrouver ses racines.

Donner un tel conseil alors que l’urbanisation ne cesse de s’accélérer, vidant les campagnes et conduisant les citoyens à s’agglomérer parfois au-delà du raisonnable, peut sembler absurde, déconnecté de la réalité. Ce n’est pourtant qu’un geste de bon sens, car partout dans le monde, sur tous les continents, les hommes et les femmes qui cédèrent aux mirages des grandes villes ou furent contraints de le faire pour des raisons économiques cherchent à renouer avec leur passé. Ainsi le veut, sans doute, l’instinct qui guide nos pas depuis la nuit des temps ; ainsi le permettent aussi, et le permettront de plus en plus, les moyens de communication tant physiques que dématérialisés mis aujourd’hui à notre disposition.

Le Congo est entré trop récemment dans la modernité pour que les citoyens qui y vivent aient rompu les liens tissés avec la terre dont ils sont issus. Ceux-ci peuvent donc à tout moment retourner là où les corps de leurs ancêtres sont inhumés, là où leur esprit reste toujours présent. Il leur suffit d’y revenir, non pour s’y réinstaller, mais pour recréer des relations avec ceux et celles qui sont demeurés au pays et grâce à qui ce qu’il est convenu d’appeler l’« hinterland » continue de vivre.

À l’heure où se préparent les élections locales, il n’est pas illogique de rappeler que l’essence même de la société dans laquelle nous vivons demeure plus que jamais la terre qui nous a donné naissance. Et d’ajouter que chacun de nous, où qu’il demeure aujourd’hui, à la place qui est la sienne dans la société moderne et avec les moyens dont il dispose, devrait se préoccuper d’aider au développement de cette terre. Il contribuerait ainsi de façon décisive à l’équilibre de la société dans laquelle il vieillira et au sein de laquelle ses enfants évolueront demain. Préparer des lendemains qui chantent n’est pas impossible, quoi que l’on dise, si nous sommes assez sages pour concilier le présent et le passé.

Les Dépêches de Brazzaville

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