Raison

Alors que les médias français ne cessent de présenter le Congo comme un pays peu fréquentable où règnent en maître la corruption et le mépris des droits de l’homme voici que le nouveau président de la République Française, Emmanuel Macron, marque de façon ostensible le respect que lui inspirent notre pays et sa plus haute autorité. Un geste d’autant plus remarquable et remarqué qu’avant même de lui adresser une lettre officielle à l’occasion de la Fête nationale, le successeur de François Hollande au Palais de l’Elysée s’est entretenu par téléphone avec lui afin d’évoquer les crises qui secouent l’Afrique centrale.

Nous ne savons évidemment rien de ce que se sont dits les deux hommes, mais le simple fait d’échanger sur les questions sensibles qui dominent l’actualité dans cette partie du monde indique de façon claire que la confiance l’emporte enfin, du côté français, sur l’incompréhension, sur la méfiance, sur les erreurs d’interprétation qui n’ont cessé de dégrader les relations entre les deux pays depuis que Jacques Chirac a quitté le Palais de l’Elysée.

Nous l’avons dit ici même mais également ailleurs dans ce même quotidien, les malentendus en série ainsi générés ont affaibli fortement les positions de la France en Afrique centrale et cela dans un moment clé. Exploités par une gauche française que manipulaient des organisations non gouvernementales quelque peu sulfureuses et amplifiés par des médias publics incapables d’exposer les véritables données du problème, ils menaçaient de détruire les liens établis il y a cent cinquante ans grâce à Pierre Savorgnan de Brazza et renforcés lors des deux guerres mondiales qui avaient vu le Congo aider fortement la France au point que Brazzaville était devenue en 1940 la « capitale de la France libre ».

L’on ne peut évidemment pas préjuger de l’avenir, mais les gestes d’amitié qui ont été faits par la plus haute autorité française ces derniers jours laissent présager une relance de la coopération qui profitera à nos deux pays. Et l’on ne peut que s’en réjouir alors que la France prend la juste mesure de ce que peut lui apporter l’Afrique et alors que le Congo traverse la passe difficile que le président Denis Sassou N’Guesso a très justement décrite dans son Message à la Nation.

Si la raison l’emporte tout redeviendra possible, n’est-il pas vrai ?