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Jeudi 21 Août 2014 - 21:10

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Il n’est pas impossible que ce qui soulevait jusqu’à présent une vague de protestations dans les milieux de l’opposition, à savoir la révision de la Constitution par voie référendaire, soit perçue finalement comme une nécessité à laquelle nul en vérité ne peut se soustraire. Tel est en tout cas le sens des rumeurs qui remontent vers nous, rumeurs qui laissent entendre qu’une telle adaptation de la gouvernance publique aux réalités présentes serait la bienvenue.

Les jours et les semaines à venir confirmeront ou infirmeront ce qui est écrit ici, mais il semble que les adversaires de la réforme constitutionnelle mettent, comme on dit, de l’eau dans leur vin  pour trois raisons :

1-Les citoyens en âge de voter sont, dans leur grande majorité, favorables à une consultation populaire de grande envergure qui leur donnerait l’occasion de faire entendre leur voix. Considérant que leurs élus ne traduisent pas leurs sentiments comme ils devraient le faire, la plupart d’entre eux souhaitent se prononcer sans intermédiaire sur la question fondamentale des institutions.  Cela ne veut nullement dire qu’ils sont acquis d’avance aux propositions qui leur seront faites, mais seulement qu’ils veulent voter pour ou contre en toute liberté. Une telle volonté ne peut être ignorée.

2-Deuxième raison toute aussi décisive : l’opposition modérée, qui est largement majoritaire, est impressionnée par la mobilisation de la société civile qu’a démontrée une fois encore la célébration de la Fête nationale à Sibiti. Elle pense à juste titre que refuser au peuple congolais le droit de dire ce qu’il pense de l’Acte fondamental qui le régit et de voter pour ou contre sa réforme serait perçue par ses propres partisans comme une atteinte à la démocratie et se retournerait immédiatement contre elle. Même si elle désapprouve une telle procédure elle ne peut courir un tel risque. 

3-Enfin la révision de la Constitution par  voie constitutionnelle provoquerait nécessairement un débat public qui permettrait à l’opposition modérée de faire entendre sa voix plus fortement que celle de l’opposition radicale, laquelle tient depuis des années le haut du pavé alors qu’elle ne dispose pas d’une véritable assise populaire. De façon paradoxale en apparence la campagne référendaire, quelle que soit son issue, aurait comme conséquence de renforcer les positions des partis qui ont une assise populaire face aux groupuscules aussi bruyants que peu représentatifs qui n’en ont pas.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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