Rassop/Limete : pari risqué de Félix Tshisekedi à Lubumbashi

Samedi 21 Octobre 2017 - 18:56

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La principale plate-forme de l'opposition entend réserver un accueil délirant à son président, ce que redoute le maire de la ville qui rappelle l’interdiction de toute manifestation publique non autorisée dans sa juridiction jusqu’à nouvel ordre.  

Initialement prévue pour le 21 octobre, l’arrivée de Félix Tshisekedi à Lubumbashi a finalement été repoussée au 23 octobre. Le chef de file du Rassemblement des forces politiques et sociales (aile Limete) entend capitaliser cette sortie, première étape d’une longue tournée censée l’amener dans les vingt-six provinces du pays. Objectifs : redynamiser le Rassop, implanter son label dans tous les coins et recoins du pays et baliser la voie à une victoire électorale que la plate-forme veut plus que certaine. Le fils Tshisekedi sait que ce voyage ne sera pas une partie de plaisir. Déjà, l’envergure nationale qu’il s’est forgée, en plus de sa carrure d’un des leaders de l’opposition parmi les plus en vue, risquera de mettre un bémol à une descente qui promet des étincelles.

Au Rassop/Limete, le décor est quasi planté pour que  l'accueil à réserver à Félix soit évènementiel. Meeting à la place de la gare de la SNCC ou à la place Square Forest, carnaval motorisé et autres actions de masse sont dans l’agenda de l’opposant qui entend administrer la preuve de son enracinement populaire. Mais c’est sans compter avec le maire de la ville de Lubumbashi, Jean Oscar Sanguza Mutunda, qui voudrait jouer au dur, nonobstant la lettre de demande d’autorisation lui transmise par le Rassop. Il émet un autre son de cloche en réitérant l’interdiction des manifestations à caractère public dans sa juridiction.

Des manifestations qui ne peuvent être organisées « sans l’autorisation écrite de l’autorité urbaine avec accusé de réception, sept jours avant ». Des restrictions qui imposent à Félix Tshisekedi d’adopter un profil bas en se délestant de toute action de masse (caravanes motorisées, marche, procession ou tout autre rassemblement populaire). Cette interdiction de manifestations publiques concerne toute l’étendue de cette ville du Haut-Katanga, entend-on dire. Si pour les autorités urbaines de Lubumbashi, cette mesure vise à sauvegarder le climat de sérénité qui prévaut dans la ville, le Rassop/Limete n’entend pas de cette oreille et veut réserver un accueil délirant à son leader.  « La RDC est dans le régime d’information et non d’autorisation de manifestations publiques », ressasse-t-on du côté de cette famille politique qui dénonce une forme d’asservissement de l'opposition à qui le pouvoir refuse d’accorder le moindre espace d’expression. En cas de persistance du Rassop à passer outre ces mesures du Conseil urbain, des rixes entre manifestants et forces de l’ordre sont à craindre.

Alain Diasso

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