RCA : Luisa Dologuélé Potolot : « A nous Centrafricains d’être inventifs et solidaires pour espérer un retour à la paix »

Mardi 20 Décembre 2016 - 20:45

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Le Dr Luisa Dologuélé Potolot a récemment fait la lecture de la situation en République centrafricaine. Intervenant en tant que conférencier par vidéo conférence à la conférence-débat organisée par l’association « les Amis de la République centrafricaine », le 17 décembre à Paris, elle a notamment mis l’accent sur les faits qui l’ont touchée en tant que médecin, femme, mère de famille mais aussi en tant que citoyenne.

    

Dr Luisa Dologuélé Potolot

Elle a expliqué que partout où il y a conflit, immanquablement des vies se perdent. « Là où l’on parle de post-conflit, ce sont encore des vies qui vont être perdues ». Et d’ajouter, « dans le cas de la RCA, ce sont 4,5 millions de Centrafricaines et de Centrafricains qui sont en danger et qui méritent notre attention, notre fraternité ».

« L’OMS définit la santé comme un état complet de bien-être physique, mental et social. Si nous prenons à la lettre ce concept, alors aucun de nous et aucun de nos concitoyens ne peut prétendre être en bonne santé, que nous résidions sur place ou loin de la RCA », a déclaré le Dr Luisa Dologuélé Potolot.

En guise d’illustration, elle a fait allusion à l’augmentation du nombre de personnes « ayant perdu la raison » qui déambulent à Bangui ou dans les campagnes. « A ce jour, il n’a été mis en place aucun programme de prise en charge psychologique de cette population traumatisée », a-t-elle renchéri.

Au quotidien, précise-t-elle, la jeunesse s’adonne aux drogues de synthèse : tramadol, kangoya ou l’alcool de manioc. Couramment, des filles mères de 15, 14 voire 13 ans connaissent des maternités précoces, avec des accouchements qui se font à la maison ou même parfois en pleine nuit au bord de la route après être débarquées d’une moto-taxi quelquefois en pleine brousse.

« La tâche est immense mais il faut l’affronter avec lucidité. Nous devons apporter des solutions durables au mal-être, au mal de vivre et aux maladies. Ensemble, c’est possible ! », espère le médecin.

Face à cette situation, a -t-elle lancé, « je suis convaincue qu’il faut agir en conjuguant nos efforts, chacun à notre petite échelle, dans nos quartiers, nos villages. Nous pourrons ainsi réaliser de belles choses ». Et de conclure, « à nous à présent d’être inventifs, solidaires et surtout d’agir activement pour un retour à la paix et, à terme, obtenir l’amélioration de nos conditions de vie ».

Rappelons que la conférence-débat organisée par l’association « les Amis de la République centrafricaine a eu pour thème : « la santé post-conflit en République Centrafricaine ».

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Dr Luisa Dologuélé Potolot

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