RCA : Michel Djotodia dissout la Séléka

Dimanche 15 Septembre 2013 - 13:35

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La veille de la dissolution de la Séléka, le président de transition en République centrafricaine (RCA), Michel Djotodia, a reçu l'engagement de la Communauté économique des États de l'Afrique (Cééac) et de la France de renforcer la force régionale, la Mission internationale de soutien en RCA sous conduite africaine (Misca), alors que la Banque mondiale (BM), en mission dans le pays, suspend provisoirement son financement, en attendant le retour de la sécurité

Le secrétaire général de la Cééac, Allam-Mi Ahmad, qui était en mission le 12 septembre à Bangui, a promis la neutralisation des fauteurs de trouble et la protection des populations civiles par la force régionale. Allam-Mi Ahmad a condamné les exactions dans ce pays d'Afrique centrale en regain de violence armée, notamment dans sa partie nord-est. Face à cette situation, les chefs d'État et de gouvernement de la Cééac, après s'être concertés autour du président en exercice de l'organisation régionale, Idriss Deby Itno, « ont décidé de renforcer immédiatement en effectifs et en moyens matériels la force multinationale de l'Afrique centrale déployée dans le pays, socle de la Misca », indique une texte de l'organisation.

La France, par le biais du porte-parole du Quai-d'Orsay, Philippe Lalliot, a sollicité la montée en puissance de la Misca pour assurer la sécurité dans le pays. Elle a condamné les violences meurtrières survenues dans l'ouest de la RCA ces derniers jours.

En mission en RCA du 10 au 16 septembre, conduite par le directeur des opérations de la BM région Afrique centrale, Grégoire Binkert, une délégation qui évalue actuellement la situation sécuritaire dans le pays a annoncé d'ores et déjà la suspension du financement de tous les projets de développement en cours en raison d'une grande insécurité. Il a exhorté le gouvernement centrafricain à s'activer au rétablissement de la sécurité et la paix afin que la BM relance l'exécution des projets en cours.

Prenant de court la population centrafricaine, ses homologues de l'Afrique centrale et la communauté internationale, le président de transition, Michel Djotodia a annoncé, le 13 septembre, la dissolution de la Séléka. Il a arrêté une série de mesures en faveur de la sécurité et la défense de la Centrafrique, de l'aide humanitaire aux populations. Le décret indique que tous ceux qui se réclameront de cette entité seront considérés comme « des bandits et traités comme tels, au regard des lois de la République centrafricaine ».

Selon les estimations officielles, la coalition Séléka aurait un effectif de 25 000 combattants, dont 20 000 ralliés. Certains membres de cette coalition seraient des électrons libres et n'obéiraient pas à l'autorité de leurs chefs. Ils se livreraient à des pillages, viols, exactions.

Noël Ndong