RDC : FFJ redoute le pire pour les journalistes et les médias à l‘approche des élections

Lundi 19 Novembre 2018 - 14:30

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L’ONG invite les autorités à garantir l'exercice de la liberté de la presse et à rassurer les médias qui ont un rôle considérable à jouer dans le contexte électoral où tous les courants d’opinions sont indispensables pour cimenter la démocratie.

 

À l'approche des élections générales prévues pour décembre 2018 en RDC, l’organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l'information, Freedom for journalist (FFJ), vient de tirer la sonnette d'alarme. Cette ONG dit redouter une pire période pour les journalistes et les médias.

Citant des informations qui lui sont rapportées, en effet, cette organisation note qu’une catégorie de médias et de journalistes seraient sur la cartographie de la Police nationale congolaise à cause de leurs vives critiques de l‘action gouvernementale. « Si ces informations arrivaient à se confirmer, le bilan serait lourd pour des violations des droits de journalistes déjà documentées portées à ce jour à 125 cas. C’est une alerte que nous lançons à l'attention de l'opinion internationale », a déclaré le chargé d’assistance légale à FFJ, Me Nkashama.

L’ONG, dans son communiqué publié le 19 novembre, rappelle qu’à quelques jours du lancement de la campagne électorale, un journaliste, Peter Tiani, est en prison pour diffamation. Transféré à la principale prison de Kinshasa, ce professionnel des médias a été arrêté deux jours auparavant dans son studio par quatre policiers, à la suite d’une plainte qui serait déposée par un des fils du Premier ministre à cause de la diffusion par son magazine télévisé « Le vrai journal » d’une information reprise sur un site congolais qui faisait état de la disparition d’une forte somme d’argent au domicile du chef du gouvernement congolais. FFJ note que dans la même période, un autre journaliste, de Congoprofond.cd, un média d’informations en ligne posté à partir de Kinshasa, Petit Ben Bukasa, a été interpellé par des agents de la Police de circulation routière, accusé d’avoir voulu filmer les actes de tracasseries policières sur les routes de Kinshasa.

La peur hante la corporation

Motivant ses craintes par ces interpellations des professionnels des médias, FFJ pense que « l’arrestation et la détention du journaliste Peter Tiani jette la peur au sein de la corporation de journalistes et crée, du coup, une autocensure, en privant ainsi le public de l'information objective et diversifiée ».

L’ONG a, par ailleurs, noté que le code de bonne conduite consensuelle pour une campagne électorale apaisée endossée en 2006, les organisations professionnelles des médias avaient demandé aux autorités de respecter la loi sur la liberté de la presse mais cette association a dit craindre que la force l‘emporte sur la loi plutôt que la loi sur la force.

Face à ce tableau, FFJ invite les autorités à garantir l‘exercice de la liberté de la presse et à rassurer les médias, qui ont un rôle considérable à jouer dans le contexte électoral où tous les courants d’opinions sont indispensables pour cimenter la démocratie. L’ONG rappelle, cependant, au gouvernement que le journaliste et les médias sont une courroie de transmission et se limitent à ne rendre à la société que ce que cette même société leur fournit. « S’en prendre aux journalistes et aux médias serait s’en prendre à la société elle-même », a averti FFJ dans son alerte.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des professionnels de médias congolais

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