RDC – FMI : pas d’appui financier en vue

Mardi 11 Juillet 2017 - 17:50

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L’aide de l’institution de Bretton Woods est conditionnée à « une trajectoire crédible vers la stabilité politique » en RDC. Près d’un mois après la demande introduite par le gouvernement en juin 2017, les derniers espoirs d’un appui financier du FMI pourraient bien s’envoler. Il s’agit d’une demande émanant de l’actuel locataire de la primature, Bruno Tshibala, pour contrer l’instabilité du cadre macro-économique.

Le contexte politique de la RDC ne joue pas en faveur d’un programme de soutien financier après une rupture de la stabilité du cadre macro-économique au dernier semestre de l’année 2015. Pour le Fonds monétaire international (FMI), il se pose encore plusieurs préalables, dont l’épineuse question de la stabilité politique, pour répondre favorablement à la demande des autorités congolaises. L’aide sollicitée devrait intervenir dans le cadre de la Facilité de crédit rapide. Pour nombre d’analystes, l’institution financière internationale s’aligne à la position affichée plus tôt par l’Union européenne, les États-Unis d’Amérique et l’ONU sur le respect de l’Accord global de la Saint-Sylvestre de décembre 2016. En cas d’accord entre le FMI et la RDC,  une équipe pourrait procéder d’abord à une évaluation des besoins financiers du gouvernement après un bilan actualisé de la situation économique du pays. Pour l’heure, aucun indice ne permet de projeter un dénouement rapide sur le différend qui semble opposer définitivement le pays à ses partenaires du FMI.

Depuis fin 2015, la RDC a connu une dégradation continue de son cadre macro-économique. Le pays court désormais le risque de revenir à la case-départ après tant d’efforts pour le stabiliser. La chute des matières premières a contribué à ruiner la croissance enregistrée depuis plus de 5 ans. Le cuivre, principal minerais exporté par le pays, a connu une baisse de son prix de l’ordre de 20 % en 2016. Au courant de la même année, la Banque centrale du Congo a revu à la baisse, à trois reprises, le taux de croissance, passant de 7 % en début d’année à 2,5 %. L’inflation a grimpé comme jamais auparavant, atteignant les 20 % l’année passée. Sur le marché de change, le franc congolais est au plus mal : 40 % de dépréciation en 2016. Et la tendance s’est poursuivie au premier semestre de 2017.

Nombre d’analystes ont projeté une amélioration pour l’année en cours, avec la remontée timide des cours des matières premières. La grande crainte réside forcément autour de l’incertitude sur la donne politique. L’accalmie politique est indispensable pour espérer relancer l’économie du pays. Le gouvernement ne saura mobiliser les fonds nécessaires pour exécuter les chantiers de développement au cours de cet exercice.

Laurent Essolomwa

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