RDC : l’IRDH préoccupé par le refus d’appliquer l’Accord de la Saint-Sylvestre

Mardi 28 Février 2017 - 17:00

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Pour les chercheurs de cet institut, ce refus d’appliquer l’Accord signé le 31 décembre 2016 constitue une menace contre la paix, la sécurité et la stabilité de la RDC.

Dans un communiqué publié dans son bulletin électronique du 28 février, l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) a relevé la préoccupation de ses chercheurs quant au refus de l’application de l’accord politique signé au 31 décembre 2016. À en croire ces chercheurs cités dans ce périodique, ce refus est une menace contre la paix, la sécurité et la stabilité de la RDC «générée par la mauvaise foi des animateurs des institutions publiques membres de la majorité présidentielle » qui font une interprétation inexacte, à dessein, de certins points de l’«Accord politique global et inclusif du Centre interdiocésain de Kinshasa ». Selon l’IRDH, ces points portent respectivement sur le mode de désignation du Premier ministre, les mesures de décrispation politique et l’animation de la présidence du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA).

En effet, présentant respectivement la substance de ces trois points, les chercheurs de l’IRDH ont attiré l’attention du président de la République et sa famille politique qu’il est de leur obligation primaire de faciliter le processus de mise en œuvre dudit Accord, notamment par la nomination du Premier ministre chargé de former le gouvernement ayant pour priorité l’organisation des élections prévues pour l’année 2017. « Toute manigance tendant à retarder le processus électoral ou à entraver la mise œuvre de l’Accord déstabilise l’État, porte atteinte au droit, à la paix et crée de l’insécurité », ont-il souligné.

Par ailleurs, en ce qui concerne la stabilité du pays, les chercheurs de l’IRDH font constater que toutes les institutions publiques ont besoin de reconquérir leur légitimité et légalité. Les mandats des sénateurs, ont-ils rappelé, ont déjà expiré depuis 2012, celui du chef de l’État a expiré en décembre 2016 et ceux des députés nationaux depuis février 2017. Pour ces chercheurs, afin d’éviter l’arbitraire et surmonter ce contexte politique, la coalition des partis au pouvoir (majorité présidentielle) ne peut désigner d’autres animateurs de l’État, sans mandat du peuple. Elle se doit, ont-ils insisté, d’appliquer l’Accord issu des négociations politiques du 31 décembre 2016.

La préservation de la paix, avec des institutions légitimes

Les chercheurs de l’IRDH ont dit arriver à la conclusion selon laquelle tous les foyers des protestations sont dus au fait de la déstabilisation des institutions publiques. « Il en sort que sur les 26 provinces que compte la République, neuf font l’objet de manifestations politiques récurrentes suivies de mort d’hommes et des milliers des déplacés internes. Par ailleurs, des mouvements rebelles, des milices et autres groupes armés refont surface, au détriment de la paix », ont-ils relevé.

À en croire ces chercheurs, la sécurité de la population et de leurs biens est complètement hypothéquée par l’imbroglio politique entretenu ces derniers mois. Le point culminant étant, selon eux, des attaques ciblées contre des paroisses de l’Église catholique dans les provinces à haute protestation politique, dont Kinshasa, le Kasaï-oriental, le Kasaï-central  et le Haut-Katanga.

Relevant la mauvaise foi de la majorité présidentielle, ces chercheurs ont regretté que ses animateurs « sèment sciemment de la confusion, en donnant une interprétation inexacte des dispositions, pourtant claires, de l’Accord qui donne une partie du pouvoir de la transition à l’opposition ». L’IRDH dit, par ailleurs, désapprouver les propos de M. Adolphe Lumanu Buanansefu qui allègue que la présidence du CNSA a été confié à Étienne Tshisekedi à titre individuel. (Tentatives de la majorité présidentielle de vouloir manipuler ce processus de désignation qui revient au Rassemblement.)

Le vetting

Face à l’implication directe de la désignation du président du CNSA, qui est une institution publique, les chercheurs de l’IRDH ont soulevé des critères de vetting. À en croire ces scientifiques, le président du CNSA doit prouver une longue expérience politique et de gestion de la chose publique, ou sa participation à la prise des grandes décisions au sommet de l’État, à défaut d’être comme feu Tshisekedi qui fut vice-président du Parlement, Premier ministre, ministre, ambassadeur et président du Conseil d’administration. Il devra également être un homme populaire, soucieux des droits de l’homme, de la démocratie et de l’État de droit et appartenir à un groupe politique qui a une forte assise populaire. Le président du CNSA devra également avoir, selon ces chercheurs de l’IRDH, une forte personnalité qui lui donne une certaine indépendance vis-à-vis du président Kabila et la lucidité de la séparation des pouvoirs ; la capacité à mobiliser d’autres groupes politiques, des pays amis et des partenaires d’organisations internationales para-étatiques. Mais il ne devra pas être un prétendant à un autre poste de gestionnaire de la chose publique.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les participants au dialogue de la Cénco

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