RDC/Election présidentielle : l'accès internet coupé à l'heure de la remontée des résultats

Mercredi 2 Janvier 2019 - 12:45

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L'accès internet a été coupé lundi par les autorités en République démocratique du Congo, pour éviter "un soulèvement populaire", au moment crucial de la centralisation des résultats, après l'élection présidentielle dimanche.

La suspension pour une durée indéterminée de l'accès internet a été annoncée lundi à l'AFP par un opérateur de téléphonie mobile et un fournisseur d'accès. Les envois de SMS sont également impossibles. "Il y a des gens qui intoxiquaient la population avec de faux chiffres concernant les élections. Et cela préparait la population à un soulèvement populaire", a déclaré à l'AFP le conseiller diplomatique du président Kabila, Barnabe Kikaya bin Karubi. "Le Conseil national de sécurité a décidé qu'il était impératif de couper internet pour permettre à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de terminer la compilation et l'encodage des résultats des élections", a-t-il ajouté, sans préciser la durée de la coupure. Des internautes tentaient mardi leur chance dans quelques grands hôtels de Kinshasa où internet était encore disponible.

D'autres se rendaient au "beach" (port fluvial) où des petits commerçants revendent à la sauvette des recharges de crédit d'opérateurs du Congo-Brazzaville voisin. Un forfait internet qui se vend 1000 francs CFA (1,5 euro) à Brazzaville se marchandait à 5 000 francs congolais (2,6 euros) de l'autre côté du fleuve, a constaté un journaliste. Impossible également d'écouter Radio France internationale en fréquence FM depuis lundi soir. Ce mercredi, la radio française a également indiqué que sa correspondante à Kinshasa s'était vu retirer son accréditation par les autorités compétentes.

Les résultats provisoires "seront rendus publics au plus tard dimanche 6 janvier", a confirmé mardi la Céni. Enjeu: la succession du président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001. "Congolais, demeurons vigilants pour ne pas nous faire voler notre victoire", a déclaré mardi le Comité laïc de coordination (CLC), un collectif catholique à l'origine de trois marches début 2018 pour demander le départ du président Kabila. "Le simple changement dans la continuité ne sera pas toléré", a poursuivi le CLC, allusion à une éventuelle proclamation de la victoire du candidat du pouvoir, l'ex-ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary.

Ces coupures ont provoqué la première réaction diplomatique depuis les élections dimanche, pour lesquelles Kinshasa avait prié la communauté internationale de se tenir à l'écart. "Nous demandons au gouvernement de ne pas bloquer les moyens de communication et notamment l'accès à internet ainsi que les médias", ont écrit, dans un communiqué conjoint, les représentants de plusieurs pays occidentaux à Kinshasa emmenés par l'Union européenne et les Etats-Unis. "Je souhaite une bonne année et meilleurs vœux à mes amis congolais! Que 2019 vous apporte la paix, une transition démocratique et l'internet débloqué!", a ajouté le nouvel ambassadeur des Etats-Unis, Mike Hammer, dans un tweet en son nom propre. Le communiqué conjoint soutient "l'appel au calme" lancé par les observateurs électoraux congolais de la Conférence des évêques (Cénco) et de l'ONG Symocel.

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D'après AFP

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