Réaction au message du chef de l’Etat : l’opposition réclame un dialogue inclusif

Lundi 20 Août 2018 - 14:45

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 La Fédération de l’opposition congolaise et le Collectif des partis de l’opposition congolaise, deux plates-formes dirigées respectivement par Claudine Munari et Mathias Dzon, sont revenues sur l'exigence de la convocation des assises nationales, à l'occasion d'une conférence de presse qui a porté, le 17 août à Brazzaville, sur l'analyse de l’adresse du président de la République à la nation, le 14 août.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans une déclaration commune rendue publique, le 17 août à Brazzaville, par leur porte-parole, Christophe Moukouéké, les deux composantes se sont dit dubitatives après avoir suivi le président de la République, estimant que son message n'a pas répondu aux attentes des Congolais. Elles ont indiqué que la nation tout entière attendait du message traditionnel du 15 août des paroles apaisantes, rassemblantes et constructives de passerelles. Ce qu'elles n'ont pas retrouvé, selon elles, dans les propos du président de la République. «Nous attendions du chef de l’Etat  qu’il parle de paix véritable, de réconciliation nationale, de sécurité individuelle et collective, de défense des droits et libertés du citoyen. Nous attendions de lui la libération de tous les citoyens qui croupissent dans les geôles du pouvoir pour n’avoir commis aucun crime si ce n’est celui d’exercer leurs droits civiques en réclamant l’alternance démocratique », ont déclaré les deux plates-formes, dénoncant par la même occasion le drame ayant coûté la vie à plus d'une dizaine de jeunes au commissariat de Chacona, le mois dernier. 

Abordant la question de la crise que traverse le Congo, les deux composantes l’ont située à trois niveaux, à savoir politique et sécuritaire, économique et financier, socio-culturel et moral. Au plan politique, Christophe Moukouéké a fait constater que le consensus politique national issu de la Conférence nationale souveraine de 1991 a commencé à se dégrader progressivement dès 1992 pour atteindre le point culminant avec le référendum du 25 octobre 2015. Depuis lors, ont souligné les deux plates-formes de l'opposition, « le Congo vit sous un pouvoir qui s’impose ».

Au plan économique et financier, elles ont indiqué que contrairement à ce qu'a déclaré le chef de l'Etat, le pays est bel et bien en « banqueroute ».  « Le gouvernement peine à conclure un programme avec le Fonds monétaire international depuis deux ans et les Congolais croupissent dans une misère indescriptible. Les excédents budgétaires de plus de quatorze mille milliards de CFA engrangés depuis 2003 ont pris la direction des paradis fiscaux. On dénombre plus de soixante Congolais dans le scandale des panamas papers et qu’en dépit de l’augmentation de la production du pétrole et du relèvement actuel du baril, les conditions de vie des congolais ne changent guère, à cause d’une économie non diversifiée, de la mal gouvernance, de la corruption et d’un endettement estimé à plus de 120% du produit intérieur brut», ont affirmé les deux composantes.

Dans le domaine socio-culturel enfin, les deux structures ont noté que la négation des valeurs de la démocratie et des droits humains ainsi que la mauvaise gestion des ressources de l’Etat se traduisent par une situation sociale préoccupante. Le chômage connaît une croissance vertigineuse avec la fermeture de plusieurs entreprises. D'après elles, la crise génère l’incertitude du lendemain et favorise l’émergence des fléaux sociaux comme le vol, l’arnaque, la débauche et autres.

Pour sortir de cette situation, les deux principales composantes de l’opposition congolaise ont suggéré la tenue consensuelle d’un dialogue politique inclusif avec la facilitation de la communauté internationale, la seule et unique solution pacifique de sortie de cette crise.

 

 

Jean Jacques Koubemba

Légendes et crédits photo : 

Le directoire des deux composantes de l'opposition

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