Réaménagement de la loi électorale : les partis du Centre réclament le respect des conclusions de Dolisie

Mardi 22 Juillet 2014 - 15:40

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Les partis et groupements politiques du Centre qui se sont réunis le 22 juillet, à Brazzaville, sous la coordination de Jean Michel Bokamba Yangouma, ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils récusent les propositions de modification de la loi électorale faites par le gouvernement

Selon cette coalition politique, l’exécutif n’a pas tenu compte des conclusions de la concertation politique de Dolisie de mars 2013 en ce qui concerne le point sur l’érection de la Commission nationale d’organisation des élections (Conel) en un organe indépendant, permanent et doté de l’autonomie financière. Les articles visés par le gouvernement, dans le cadre de la modification de la loi électorale, ont-ils précisé, n’intègrent pas cette préoccupation.

Cette volonté d’ériger la Conel en une structure indépendante, permanente et dotée de l’autonomie financière ne peut être traduite en acte que par la modification des articles 16 et 17 de la loi électorale. À cet égard, précise la déclaration, « la classe politique dans son ensemble exprime ses regrets et sollicite du président de la République, garant de la paix sociale, son implication personnelle en vue de dénouer cette situation qui pourrait compromettre le dialogue permanent choisi par les Congolais comme moyen de résolution des différends politiques ».

Par ailleurs, les partis et groupements politiques du Centre ont invité le Parti congolais du travail (PCT) et la majorité présidentielle, parties prenantes du consensus de Dolisie et des réflexions subséquentes ayant abouti aux conclusions des réunions organisées à Brazzaville, de ne pas trahir l’engagement politique pris collégialement avec les autres forces politiques au risque d’altérer la sincérité du dialogue politique.

De même, poursuit la déclaration, « les partis et groupements politiques ont exhorté le Comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo, en sa qualité d’organe de suivi de l’exécution des accords politiques, à se saisir de cette situation pour la préservation du climat de paix tant réclamé ».

Pour rafraîchir la mémoire collective, les partis et groupements politiques du Centre ont, dans leur déclaration, rappelé les différentes rencontres des acteurs politiques organisées après la concertation de Dolisie, notamment la réunion qui s’était tenue à Brazzaville du 25 mai au 1er juin 2014 ayant abouti le 16 juin de l’année en cours à la signature d’un document commun servant de contributions à la modification de la loi électorale.

« Ce document, indique la déclaration, précise les points qui devraient figurer dans la nouvelle loi électorale comme suit : les actes préparatoires devant revenir à l’administration sont : établir les listes électorales de concert avec les partis ou groupements politiques et la société civile ; acquérir le matériel et les supports électoraux ; centraliser et valider les candidatures ; nommer les membres des commissions locales sur proposition des partis ou groupements politiques, et la société civile ; nommer les membres des bureaux de vote sur proposition de la Conel. »

Les actes préparatoires devant revenir à la Conel sont : suivre et veiller à l’accomplissement des actes préparatoires de l’administration ; proposer à l’administration toute mesure susceptible de contribuer à la bonne tenue des élections ; distribuer le matériel électoral ainsi que concevoir et assurer une campagne d’éducation civique et morale de la population sur les élections.

Par ailleurs, ce document indique également les compétences de la Conel dans l’organisation des scrutins. Elles se résument ainsi qu’il suit : veiller au bon fonctionnement de la campagne électorale ; assurer la formation des personnels électoraux ; vérifier et afficher les listes électorales avant chaque scrutin ; organiser les différents scrutins ; centraliser et traiter les résultats électoraux en provenance des commissions locales ; transmettre les résultats au ministre de l’Intérieur chargé des élections pour publication, et au juge constitutionnel pour validation ; ainsi que sensibiliser la population sur les élections.

Pour terminer, la déclaration des partis et groupements politiques du Centre note que ce document, élaboré lors des rencontres des acteurs politiques, a été signé par les représentants des partis ou groupements politiques ayant pris part à la concertation politique de Dolisie de mars 2013.

 

 

   

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Jean Michel Bokamba Yangouma lors de la lecture de la déclaration.