Recherche scientifique : l’Afrique noire appelée à observer la nature

Samedi 14 Avril 2018 - 18:45

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À regarder la manière dont les Africains recopient les découvertes des autres, on a l’impression que la nature n’enseigne plus les Noirs. Et pourtant, l’Afrique du temps de l’Égypte pharaonique avait développé les sciences au travers de l’observation de la nature. C’est l’avis de Delphin Bateko Moyikoli, chercheur, chroniqueur radio et archiviste de formation et de métier.

«Le monde bouge. Sauf l’Afrique, faute de recherches scientifiques adéquates. Car l’Afrique actuelle n’observe pas la nature pour être enseignée, comme le recommande la Bible :  "La nature, elle-même, ne vous enseigne-t-elle pas ?" (1 Corinthiens 11 : 14). D’autres continents qui ont compris l’importance de ce verset biblique connaissent des avancées significatives », fait remarquer Delphin Bateko Moyikoli. L’Afrique du temps de l’Égypte pharaonique avait développé, soutient-il,  les sciences par l’observation de la nature mais en disparaissant, elle a emporté cette recherche. Il rappelle que les sciences et certains mystiques (connaissances) dans l’Égypte ancienne étaient dans l’état primitif. Mais ils se sont développés après leur mutation vers d’autres coins du monde. Actuellement, ces mêmes connaissances compliquent l’Afrique.

 Delphin Bateko Moyikoli relève que les pays africains ont des atouts et des potentialités pour s’émanciper et développer les sciences, mais accusent un déficit d’organisation interne et de recherche scientifique. Une situation qui, selon lui, fait suite à l’ampleur de la corruption et de l’ignorance observées dans le chef même des décideurs africains. Après le déclin de l’Égypte pharaonique qui fut longtemps le centre de rayonnement mondial, la décadence s’est installée au point de réduire toute la race noire au rang des dépendants et applaudisseurs, affirme-t-il.

S’agissant de la recherche scientifique, beaucoup de pays africains n’ont ni vision ni ambitions de grandeur, au point de marginaliser cette recherche dans leurs budgets nationaux, indique-t-il, soutenant que les moyens financiers sont surtout affectés à la politique et non pour soutenir la recherche scientifique qui permet à une société ou une organisation de se développer.

Retour au berceau de l’humanité

Le chercheur estime que l’Afrique, par le biais de l’Égypte pharaonique, avait inventé sa science et créé des produits en observant la nature. Il cite l’exemple de l’écriture ancienne (hiéroglyphe) dont la plupart des signes étaient représentés par une créature (animal, oiseau, arbre, homme…). C’est ainsi que l’Afrique est considérée comme le berceau de l’arbre généalogique et des sciences. Mais, dit-il, les Occidentaux ont falsifié l’histoire pour la mettre à leur avantage. Le monde actuel n’a donc pas inventé la roue, rappelle Delphin Bateko, mais il est dans la continuité de l’observation de la nature à laquelle l’Égypte pharaonique a procédé afin de l’adapter. « Observez bien l’hélicoptère (la forme de libellule) ou un avion qui a la forme d’un poisson et d’un oiseau. Sans oublier la plupart des lettres de l’alphabet qui représentent les parties du corps humain. Malheureusement, les Africains ont également perdu de vue que l’Égypte pharaonique était le berceau des sciences, de l’écriture, l’arbre généalogique et arithmétique (Bâton ou Os d’Ishango). Ils parcourent d’autres continents pour chercher la science. Alors que l’Africain est né avec la science et il est la science même. Observez, à Kinshasa par exemple, des jeunes réparent des appareils téléphoniques, électroménagères et fabriquent des antennes de télévision. Dans quelle université ont-ils étudié ? », note ce chercheur indépendant.

 « Après une période d’observation, nous avons pu schématiser quelques images de la nature et les œuvres créées par les hommes. Dans la conception de la création de notre univers, le losange (forme rhombique) pourrait être parmi les figures qui ont été utilisées par le créateur. Cette hypothèse tient dans l’observation que nous avons faite depuis une longue période sur certaines espèces d’hommes, animaux, poissons, oiseaux, insectes, ainsi que des feuilles. Schématiquement, l’intelligence de l’Homme est sous forme de losange (double triangle) », argumente-t-il. Pour bien comprendre, avance-t-il, il faut bien observer comment s’effectue le traitement de l’information. En psychologie, dans l’association des idées, pour l’identification d’un objet ou d’un stimulus, le cerveau regroupe beaucoup de données (informations). C’est seulement après le traitement qu'il précise la réponse, c’est-à-dire la question est petite, les données sont nombreuses et la réponse est petite également.

Une autre observation est celle faite de l’image de la pyramide, la seule à posséder une double image. La première trace la carte de l’Afrique dont la partie basse prend en compte l’Égypte jusqu’au Maroc. Et le pic ou le sommet de la pyramide est en Afrique du Sud (Cap de Bonne Espérance). Si cela est justifié, les Africains pourraient être le premier peuple au monde à avoir dessiné la carte de leur milieu. La seconde image est celle d’un arbre. Ici, a noté le chercheur, il faut signaler qu’en réalité, la pyramide est dans la forme de losange (rhombique). La première partie est celle qui est visible (schéma) et la seconde  invisible, autrement appelée partie métaphysique de la pyramide (métaschème et schème).

Science éloignée de l’Afrique

Delphin Bateko Moyikoli constate que beaucoup d’observateurs se posent aujourd’hui la question de savoir pourquoi la science a-t-elle quitté l’Afrique ou pourquoi Dieu a-t-il quitté l’Afrique, comme le disait l’acteur Bruce Willis dans le film "Les larmes du soleil ". La réponse, à l'en croire, est simple : l’Afrique avait voilé et cédé son « métaschème » ainsi que son « schème » aux Israélites (l’initiation de Moïse au secret de l’Empire sous l’autorisation de pharaon et la transmission des notions de management à Moïse par Jéthro).

Le code d’hiéroglyphe, se défend-il, était parti avec des Israélites et c’est le 22 septembre 1822 qu’un autre Israélite, en la personne de Jean-François Champollion, va revenir avec ce code pour entrer dans le « métaschème » et le « schème » de l’hiéroglyphe) sans mesurer les conséquences : la destruction et le vol des archives (papyrus) de l’empire égyptien par les Romains, Britanniques… ; le non-encadrement des chercheurs africains par le pouvoir en Afrique ; la mauvaise gestion des archives et de certains documents importants ; l’inaccessibilité à l’information en Afrique ; l’improductivité livresque des hommes de sciences dans leur domaine scientifique, la paresse intellectuelle, la désorientation de la formation, le manque de la socialisation de la science par les scientifique, la mauvaise formation scientifique sur l’étymologie et l’épistémologie sans oublier l’insécurité et la famine qui, dans l’ensemble, sont des éléments-clés qui bloquent la recherche scientifique en Afrique. Mais aussi c’est pendant la situation difficile qu’on reconnaît le rôle des élites intellectuelles dans un pays. Car une élite intellectuelle est dans la société non pas pour se lamenter et s’étonner avec la population d’une situation donnée mais plutôt pour donner la solution à une situation.

En République démocratique du Congo, déclare le chercheur, l’élite intellectuelle donne l’impression de développer la paresse intellectuelle, car actuellement elle n’arrive même pas à actualiser, par exemple, les syllabus vendus aux étudiants. Elle est incapable de valoriser la science à partir des travaux réalisés par les étudiants. Les universitaires congolais vivent dans l’ignorance scientifique. Or, l’ignorance est un état condamnable par la nature et a des conséquences sur la vie des hommes sur la terre (Cfr. Osée 4). Il faut enseigner et initier les Africains à la science pour le développement du continent. Et si la science est bien enseignée, il y a l’innovation ou l’invention. Depuis des siècles, la formule a été simple pour l’innovation I = ON + L +PC (LD5+EBD).       

Et pourtant, l’histoire renseigne que l’Afrique est intervenue deux fois pour sauver le monde, mais avec l’apport de l’extérieur. La première fois, c’est dans le récit biblique de Joseph en Égypte avec pharaon. Et la seconde fois, c’est la contribution de la République démocratique du Congo à la fin de la Deuxième Guerre mondiale par le truchement de son uranium. Pour sortir de cette léthargie, le peuple africain a le devoir, surtout l’obligation, de regarder sa nature pour reprendre sa place dans l’évolution de la science et à disposer de moyens pour des recherches scientifiques, conclu Delphin Bateko Moyikoli.

Martin Enyimo

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