Réconciliation nationale : l’Action évangélique pour la paix organise une journée citoyenne

Mercredi 11 Juin 2014 - 19:36

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L’activité organisée le 10 juin, à la paroisse Temple du centenaire du Plateau, en présence du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Anatole Collinet Makosso, s’inscrit dans le cadre de la contribution de l’Église évangélique du Congo (EEC) à la sauvegarde de l’environnement et à la consolidation de la paix au Congo

En rapport avec la journée du 10 juin, commémorant la fin de la Conférence nationale souveraine ponctuée par le lavement de main en 1991, l’Action évangélique pour la paix (AEP) a organisé une série d’activités à Brazzaville et à Ouesso, dans le département de la Sangha. Parmi celles de la capitale, on peut citer une tribune sur les thèmes : « Bilan et perspective sur la réconciliation de 1991 à 2014 ; Sauvegarde de la création : apport de l’EEC dans le processus de la consolidation de la paix ». À travers ces actions, l’AEP vise, entre autres, à encourager le vivre-ensemble malgré les différences ; le déploiement d’efforts significatifs pour le changement réel des mentalités à l’apprentissage des techniques de médiation et de résolution des conflits.

Exposant sur le premier thème, Bilan et perspective sur la réconciliation de 1991 à 2014, le ministre Anatole Collinet Makosso a rappelé que le peuple congolais n’a jamais été divisé même si l’on parle de réconciliation. Il a regretté le fait que la Conférence nationale ait été accusatoire et un pari raté de la réconciliation. Parlant des acquis, le ministre a souligné que le premier était la réconciliation entre l’église et l’État parce qu’avant le 10 juin 1991, le mouvement religieux n’était pas aussi répandu. La religion était appelée, a-t-il rappelé, l’opium du peuple et les dirigeants ne pouvaient pas s’y retrouver. Le deuxième acquis est, selon lui, la réconciliation entre les églises elles-mêmes puisque jusqu’en 1998, il était difficile de mettre ensemble, les églises dites « traditionnelles » et celles dites de « réveil ».

Les hommes politiques, responsables des conflits au Congo

D’après le ministre de la Jeunesse, le grand problème au Congo reste la réconciliation des hommes politiques. Car tous les conflits enregistrés dans le pays depuis l’indépendance sont liés à des questions politiques. « Quand ils ne sont pas aux affaires, ils sont opposés. Et pour arriver à résoudre les problèmes, il faut qu’on trouve des mécanismes pour que tous se mettent ensemble », a-t-il souhaité, citant en exemple les conflits de 1992, 1993, 1994.

Quelques pistes pour éviter les crises

Pour éviter les conflits, Anatole Collinet Makosso a proposé trois chantiers pour gagner le combat de la réconciliation effective au Congo : la gestion et le partage du pouvoir pour les politiques ; la participation des jeunes au processus de prise de décisions ; la réduction des écarts sociaux entre les dirigeants et le peuple, à travers notamment l’émergence d’une classe moyenne.

La jeunesse évangélique s’invite dans le débat sur la Constitution

La communication du ministre a provoqué une vingtaine de questions de jeunes, dont quelques-unes relatives au débat sur le changement ou non de la Constitution du 20 janvier 2002, et les agitations des uns et des autres à travers le pays. En réponse, Anatole Collinet Makosso a indiqué que la meilleure façon d’éviter les violences était d’interroger le peuple par un référendum constitutionnel.

Le second thème, « Sauvegarde de la création : apport de l’EEC dans le processus de la consolidation de la paix », a été développé par le révérend Serge Locko. Selon lui, la paix passe par la sauvegarde de la création.

Au terme de cette rencontre, le ministre Anatole Collinet Makosso a, au nom du gouvernement de la République, encouragé l’EEC pour avoir rappelé cet évènement historique qu’est la Journée de la réconciliation nationale. « Vous avez le mérite de rappeler cela aux souvenirs du peuple congolais, pour que l’ensemble du peuple comprenne que l’acte que nous avons posé ce 10 juin 1991 n’était pas un acte anodin et que les Congolais devraient le vivre pour que la réconciliation soit effective dans notre pays. Réconciliation entre les gouvernants et les gouvernés, réconciliation entre les parents et leurs enfants afin que nous puissions poursuivre l’œuvre de réconciliation », a-t-il conclu.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les participants chantant l’hymne national. Photo 2 : Le révérend Serge Locko et le ministre Anatole Collinet Makosso pendant la tribune. (© Adiac)