Reconstruire

Le temps viendra, plus vite sans doute qu'on ne le pense, où la paix revenant dans cette partie du département du Pool que les bandes armées de Frédéric Bintsamou tentent d'asservir depuis des mois un programme de reconstruction des cantons ainsi meurtris sera mis en place. Aussi convient-il de réfléchir sans plus attendre à ce qui devrait être entrepris pour rendre aux populations victimes des exactions commises par les "ninjas-nsiloulous" ce qui leur est dû.

L'Etat est, bien sûr, le premier concerné par le travail de reconstruction, lui qui n'a su ni prévoir ni prévenir ces dérives alors que les bandes armées de celui qui se fait appeler "Pasteur Ntoumi" ne cachaient pas leur volonté de mettre à sac les territoires dans lesquels ils se réfugieraient s'ils étaient chassés du sud de Brazzaville par la force publique. Mais la société civile l'est tout autant, sinon même plus, qui ne s'est pas mobilisée comme elle aurait pu et aurait dû le faire alors que les premiers signes des désordres à venir étaient perceptibles.

S'il est un devoir que doivent aujourd'hui s'assigner les institutions et les organisations, religieuses ou laïques, qui manifestent leur compassion pour les populations à nouveau meurtries du Pool c'est bien celui de rassembler, de recueillir dès à présent les moyens matériels nécessaires pour apporter à ces milliers d'hommes, de femmes, d'enfants l'aide qui leur permettra de panser leurs blessures, de reprendre goût à la vie. Et cela peut se faire très vite, n'en déplaise aux apparences, si chacun à la place qui est la sienne apporte comme on dit son obole.

Lancer un appel à la charité publique pour venir en aide à celles et ceux qui souffrent ne relève pas seulement des institutions religieuses ou caritatives. Cela peut et doit aussi venir des simples citoyens que nous sommes comme en témoigne l'idée lancée il y a peu d'organiser à l'échelle nationale un "téléthon" en faveur des populations meurtries du Pool semblable à ceux qui permettent depuis des années de rassembler, dans des pays comme la France, des sommes importantes pour combattre les maladies rares. Soutenue par des personnalités de premier plan, par des artistes, par des intellectuels une telle initiative résoudrait vite, très vite, les problèmes concrets que va poser la renaissance des territoires dévastés. Et son impact serait considérable au plan international.