Réédition : " Entretiens avec Boubakar Ba, un Nigérian au destin exceptionnel "

Vendredi 15 Mars 2019 - 12:09

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Le journaliste et écrivain, connaisseur de l’Afrique, Seidik Abba, rend hommage au professeur de mathématiques nigérian.  Cet intellectuel d’exception fut le premier africain à avoir intégré l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, en France.

Témoin de l’évolution de l’Afrique contemporaine, Seidik Abba aborde, dans son ouvrage, le parcours exceptionnel du Pr Boubakar Ba, décédé en 2013 à l’âge de 64 ans, et les enjeux d’une actualité brûlante: l’Etat postcolonial en Afrique; la conscience africaine; les défis universitaires du continent. « Rappeler aujourd’hui les figures emblématiques d’excellences africaines comme Senghor, Boubakar Ba, Cheik Anta Diop, Ki-zerbo, n’est pas une démarche passéiste. Il s’agit surtout d’en faire des exemples qui montrent la voie aux jeunes africains et confortent en eux le sentiment du yes, we can », a indiqué l’auteur.

Digne fils d’Afrique au destin hors du commun, Boubakar Ba a choisi la discrétion comme boussole de vie. Agrégé de mathématiques, il est le premier africain à avoir intégré l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, en France, en 1956. Plus à l’aise devant ses équations de mathématiques, inconnu du grand public, ce talentueux professeur a traîné sa bosse du Nigeria au Sénégal et de la Côte d’Ivoire à Madagascar, pour transmettre son savoir.

A travers de multiples anecdotes, les deux hommes retracent au fil de leur conversation près de cinquante ans d’histoire d’Afrique francophone. Les moments forts glissent dans les années 1950 entre Boubakar Ba et Senghor. Cette collaboration étroite pousse Senghor à lui obtenir une place au lycée Hoche de Versailles, une parfaite démonstration de « la solidarité africaine que l’on retrouve chez les intellectuels de cette époque », a souligné l’auteur.

Pour eux, la nationalité est africaine et non pas nigériane, sénégalaise, tchadienne, et le Pr Boubakar Ba se plaisait lui-même à se définir comme « Aofin ». Autre fait marquant de la vie de Boubakar Ba, selon le témoignage de l’auteur, celui de sa rencontre en 1968 avec Thomas Sankara, à Antananarivo, la capitale malgache où Boubakar Ba fonde l’Institut de recherche de mathématiques.

Sur les grands enjeux politiques qui ont armé l’Afrique coloniale, Boubakar Ba apporte une réflexion unique au développement du système universitaire sur le continent, où il constate que plusieurs pays sont confrontés à des difficultés, notamment sur le système de l’enseignement universitaire.

Republié aux Editions L'Harmattan, "Entretiens avec Boubakar Ba, un Nigérian au destin exceptionnel" compte cent vingt pages.

Cisse Dimi

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre

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