Opinion

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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) (12) 1976

Jeudi 31 Mars 2016 - 14:30

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« Rompre avec les choses réelles, écrit Chateaubriand, ce n’est rien. Mais rompre avec les souvenirs !... Le cœur se brise à la séparation des rêves. » « Brin d’histoire » est le rappel des « réalités et bonheurs du passé évanouis », pour emprunter les mots de Jean d’Ormesson. Mais il est aussi celui des temps durs ou mauvais.

1976, en gros, est une année relativement calme. Le 28 février, rencontre des présidents Neto (Angola) et Mobutu (Zaïre, actuellement République démocratique du Congo) en vue de la réconciliation des deux pays, sous la médiation de leur homologue congolais, Marien Ngouabi. Ce dernier échappe, quelques jours plus tard, le 19 mars,  à un accident d’hélicoptère, dans le département de la Cuvette. Nicoloso, un entrepreneur et un autre expatrié, Diamant, professeur à l’université de Brazzaville, trouvent la mort au cours de cet accident. Ce même jour, une fraction du bureau exécutif de la Confédération congolaise (CSC) tente une grève. Le 26 mars, ce bureau est dissout. Un secrétariat provisoire est mis sur pied. Il est composé de : Constant Gambali (président), Hobain Mongo (1er vice-président), Mikolo Ngoulou (2ème vice –président).

Du 5 au 6 septembre, Brazzaville abrite le conseil extraordinaire des chefs d’Etat de l’UDEAC (Union douanière et économique de l’Afrique centrale). A cette occasion, les présidents Bongo (Gabon), Ahmadou Ahidjo (Cameroun), Jean-Bedel Bokassa (République centrafricaine) et Marien Ngouabi (Congo) posent la première pierre de l’immeuble de la BDEAC en face du palais du Peuple.

Du 20 au 27 novembre, tenue de la première conférence nationale du parti, destinée à préparer les assises du prochain congrès extraordinaire du Parti congolais du travail. Ce parti, depuis sa création en 1969, est secoué par des forces centrifuges, à l’origine de nombreuses turbulences. Un an après le mouvement de radicalisation du 12-12-75, il doit se retrouver pour débattre de son avenir.

Débattre, c’est ce que, pour passer du coq à l’âne, doivent faire les partisans du président Denis Sassou Nguesso, nouvellement élu. Les résultats de l’élection présidentielle du 20 mars dernier, en attendant leur confirmation par la Cour constitutionnelle, inspirent deux réflexions. La première, c’est le leadership national incontesté de Denis Sassou N’Guesso. Son aura et son charisme, appuyés par une campagne haletante, menée au pas de charge, ont fait l’essentiel. Il a remporté le scrutin présidentiel au premier tour. La seconde, Il ne faut pas aller vite en besogne et en tirer hâtivement des leçons, au risque de se fourvoyer. Une vraie réflexion s’impose pour identifier, au-delà de l’écume des vagues, les vraies raisons de son succès et celles de sa désaffection dans certaines contrées du pays. Le vote ethnique est un raccourci commode pour ne pas réfléchir.

Pour Denis Sassou N’Guesso, la gestion des hommes sera, sans doute, un chantier important. La formation du prochain gouvernement, attendue fiévreusement par la population, sera, à n’en point douter, un signal fort. Au surplus, la place et le rôle de la jeunesse, au centre du discours de tous les candidats, ne seront qu’une vue de l’esprit, sans une véritable reprise en main de cette frange de la société. De ce point de vue, la première entreprise qui vaille est celle du réarmement moral et civique d’une  jeunesse déboussolée. C’est la condition « préjudicielle »  à toute démarche émancipatrice et productive.

Après cette parenthèse,  il faut rappeler que 1976 a été une année sans histoire. Le calme avant la tempête ? La suite nous le dira. Ainsi va la vie au Congo.

 

 

MFUMU

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