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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 1992 (30)

Jeudi 4 Août 2016 - 19:07

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1992, année électorale et des premiers couacs de la démocratie naissante au Congo. Le 24 mars 1992, premier tour des législatives. Elles sont remportées par l’Upads 47 (sièges), MCDDI (28), PCT (15), RDPS (10), RDD (5), UFD (3), divers (16). Le 25 juin, publication de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle : Bernard Kolélas, Antoine Makangou-Loukami, Pascal Lissouba, André Milongo, Jacques-Joachim Yhomby-Opango, Alphonse Souchlaty-Poaty, Clément Mierassa, Jean-Pierre Thystère-Tchicaya, Jean-Michel Bokamba-Yangouma, Auguste Corentin Kouba, Denis Sassou N’Guesso, Pierre Nzé, Gabriel Bokilo, Auguste-Célestin Gongara-Nkoua, David-Charles Ganao, Paul Kaya, Maître Jean-Martin Mbemba, Mme Angèle Bandou, soit 18 candidats au total.

Le 2 août, publication des résultats du premier tour des élections présidentielles : Pascal Lissouba (35,89%), Kolélas (20,32%), Sassou N’Guesso (16,87), Milongo André (10,18%), Thystère-Tchicaya (5,78%), Yhomby-Opango (3,49%). Dès lors, les tractations s’engagent entre les états-majors des trois candidats en tête du premier tour (Lissouba, Kolélas et Sassou- N’Guesso). Un moment l’hypothèse d’une alliance Kolélas/Sassou N’Guesso circule dans l’opinion, vite balayée par un accord Lissouba/ Sassou N’Guesso, via leurs partis respectifs. C’est ce qu’on demande, actuellement aux partis de faire, c’est-à-dire, de trouver des solutions aux éventuels contentieux non réglés. En effet, le 11 août 1992, le secrétaire général de l’Upads, Christophe Moukouéké, le coordonateur de l’AND, Stéphane Bongo-Nouarra et le secrétaire général du PCT, Ambroise Noumazalaye, apposent leurs signatures au bas du document scellant la volonté de l’Upads et du PCT de « constituer le socle d’une majorité parlementaire stable » et de « conclure un accord de gouvernement à l’issue de l’élection présidentielle quel qu’en soit le résultat ». Les deux parties s’engagent à battre campagne de façon solidaire et complémentaire en vue de l’élection de leur candidat commun à la présidence pour le deuxième tour. Jeudi 27 août, session inaugurale du nouveau Parlement.

1er septembre, passation des pouvoirs entre Sassou N’Guesso et Pascal Lissouba. Quelques jours avant, le lundi, le président sortant déclarait à la presse qu’il quittait ses fonctions « avec satisfaction », devant la poursuite du processus démocratique. La passation des pouvoirs entre les deux chefs d’Etat se déroule au palais du Peuple, sans leurs collaborateurs respectifs. À l’issue de cette cérémonie, dans une brève interview, Denis Sassou N’Guesso déclarait qu’il consacrera son temps aux activités de son parti, le PCT. Il promet son soutien au président élu.

Sassou N’Guesso quitte le palais du Peuple sous les applaudissements de ses sympathisants rassemblés autour du palais. Ils sont près de mille environ à l’accompagner jusqu’à son domicile privé de Mpila. Le cortège parcourt les 3 kms environ qui séparent les deux endroits dans l’allégresse générale.

Le 7 septembre, le président Pascal Lissouba signe le décret n° 92-897 portant nomination des membres du gouvernement. Stéphane Bongho-Nouarra est Premier ministre de la nouvelle équipe gouvernementale, rendue publique le 8 septembre 1992, à 2 heures du matin. Le 1er octobre, Augustin Poignet est désigné président du Sénat. Le 24 septembre, André Mouelé avait déjà été désigné président de l’Assemblée nationale.

Jeudi 12 novembre, décès de Germain Bicoumat, à l’âge de 86 ans. Son inhumation a eu lieu le 16 novembre au cimetière de Bilala, non loin de Pointe-Noire. C’est un ancien ministre sous les régimes des présidents Fulbert Youlou et Alphonse Massamba-Débat et ancien ambassadeur sous le régime du président Marien Ngouabi. Pour  l’histoire, il faut rappeler, qu’après son éviction du gouvernement par Fulbert Youlou, il est nommé ambassadeur à Bonn, fonction qu’il décline. Ce refus lui vaut de faire partie du gouvernement du président Massamba-Débat, son compagnon d’infortune, qui avait, lui-même,  refusé, dans les mêmes circonstances, d’occuper le poste d’ambassadeur en France.

 Quelques semaines plus tard, le 7 décembre, Ongagna dit Excellent décède au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brazzaville. Deux vainqueurs l’avaient précédé dans l’au-delà, Paul Moukila et Joseph Niangou. Dans la suite de ce Brin d’histoire, nous y reviendrons plus longuement, non sans avoir rappelé que Michel Ongagna était né le 11 juillet 1945 à Brazzaville. Ainsi va la vie au Congo. (La suite au prochain numéro).

 

 

 

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