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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 1998 (42)

Jeudi 27 Octobre 2016 - 13:30

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Le Forum national pour la réconciliation, l’unité, la démocratie et la reconstruction du Congo, la création du Conseil national de transition, la naissance de la SNPC (Société nationale des pétroles du Congo), le message des évêques, constituent les temps forts du premier semestre de l’année 1998.

C’est donc, après les coups de canon, sur l’air de la réconciliation que s’ouvre l’année 1998. Il ressort du rapport général, présenté par le comité préparatoire du Forum national pour la réconciliation, l’unité, la démocratie et la reconstruction du Congo, que le mandat du président Lissouba est un  désastre pour le pays. Par exemple, la dette publique congolaise est passée de 1.365,51 milliard de FCFA en 1991 (chiffre communiqué à la Conférence nationale) à 2.942,88 milliards de F CFA au 31 décembre 1997. La paupérisation s’est généralisée : salaires des fonctionnaires réduits et non payés régulièrement, bourses et pensions boycottées, accumulation de la dette intérieure : 18 salaires impayés dans la Fonction publique ; 22 mois de pensions non versées et 44 mois de bourses non honorées.

 La commission juridique, quant à elle,  a conclu qu’il y a bien eu au Congo, pendant la période allant du 31 août 1992 au 18 octobre 1997, conception, organisation et exécution du crime de génocide tel que défini par les conventions internationales pertinentes et par le droit des gens. Le terme génocidaire fait une tonitruante entrée dans le glossaire politique congolais. Les deux camps, pouvoir et opposition, se renvoyant à la face ce mot odieux. La même commission a proposé, pour la future constitution, un régime présidentiel avec un mandat de 7 ans. Ce qui est constant, depuis la Conférence nationale souveraine, c’est la course aux perdiems. Prévu au départ pour 600 participants, ce chiffre est passé à 1000, puis à 1400. Personne ne voulant rater ce complément inespéré de salaire.

Le Forum a débouché, le 13 janvier 1998,  sur la création d’un Conseil national de transition. Justin Koumba, président ; Jacques Bombete, 1er vice-président ; Benjamin Bounkoulou, 2ème vice-président ; Pierre Ngolo, 1er secrétaire ; Philomène Fouty-Soungou, 2ème secrétaire ; Léon Bemba, 1er questeur ; Berthe Bedelle Doukoro, 2ème questeur constituent le bureau de cette nouvelle structure. Des participants au Forum ont proposé que le président de la République, le général d’armée Denis Sassou Nguesso soit élevé au grade de maréchal, « en signe de récompense pour avoir libéré le Congo du tyran Lissouba ». Cette proposition a été saluée par des acclamations nourries d’un public debout. Sans suite. Tant mieux pour le pays, les précédents maréchaux africains ont piteusement sombré dans les abysses de l’histoire. Comme les présidents-fondateurs. La nature a horreur du vide. Michel Mampouya le comble, en prenant la direction du MCDDI, malgré les vociférations du président-fondateur de ce parti, Bernard Kolélas, en fuite. Et aussi, en dépit de son exclusion du MCDDI, « pour haute trahison ». C’est le début d’un feuilleton politique burlesque, « entre rumeurs folles et volonté d’apaisement ».

 Les évêques du Congo, réunis en assemblée plénière à Kinkala, à partir du 11 mai, adressent  un message au pouvoir en place, qui peut se résumer en quelques mots : « Le Congo a faim et soif de paix ». Cette déclaration intervient au moment où l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) déplore les violations flagrantes et systématiques des droits de l’Homme au Congo, en dépit de l’engagement pris par le chef de l’Etat « de ne ménager aucun effort pour protéger les droits humains, dont le droit à la vie ».

Création, au mois de mars 1997, à Pointe-Noire, de Renaissance, cercle de réflexion et d’action politique, par Claude Abraham Milandou qui vient de tirer sa révérence, en ce mois d’octobre 2016. C’est le lieu ici de saluer la mémoire de celui qui a voulu innover en « créant un nouvel espace qui fasse que les idées nécessaires au développement puissent prendre le dessus sur les idées rétrogrades », ce qu’il appelait: « faire la politique autrement ».

« Faire la politique autrement ». C’est ce que suggère le député-maire de Brazzaville, Hugues Ngouélondélé,  dans son récent ouvrage, véritable pavé dans la mare politique congolaise. Cet ouvrage, intitulé : «  le PCT, faire la politique autrement », continue de défrayer la chronique,  depuis sa sortie. Ainsi va la vie au Congo. (À suivre).

 

MFUMU

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