Opinion

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Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 1999 (44)

Jeudi 10 Novembre 2016 - 11:55

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Je dédie ce Brin d’Histoire à ma fille Sarah, victime expiatoire des turpitudes de politiciens minables, décédée au cours d’une fuite funeste dans le Pool. Comme elle, les affrontements dans les quartiers sud de Brazzaville, depuis le 18 décembre 1998 ont mis sur les routes environ 150.000 déplacés livrés à eux-mêmes. Ces âmes en peine errent à la merci du pire. C’est ainsi que Mgr Milandou, évêque de Kinkala lance un cri de cœur en faveur de ces déplacés. Presque toute la population est touchée par des pillages systématiques et destruction des biens. La situation matérielle des populations est très fragile et très préoccupante, déclare-t-il dans une interview dans La Semaine Africaine n°2191 du jeudi 28 janvier 1999. Au cours de ces événements du Pool, des journalistes ont perdu la vie. Joël Moussoki est mort, dimanche soir 24 janvier, du fait d’une balle perdue qui s’est logée dans sa poitrine. Il avait 44 ans. Un autre journaliste décède. Cette fois-ci de cancer. Edmond-Philippe Gali est décédé le 27 février 1998 au CHU de Brazzaville. Né le 18 février 1953 à Nsah (région des Plateaux). C’est en 1976 qu’il entre au ministère de l’Information. C’est aussi le cas de Jean-Guy Bambi, décédé le 10 mars 1999 à Pointe-Noire. Ecrivain, journaliste et chercheur. Il est l’auteur de « La chronologie des principaux faits et événements du Congo (1482-1987) ». Il a d’une certaine manière contribué à vulgariser l’information institutionnelle. L’information, justement, depuis le début de la guerre, c’est sur ce terrain que prospère Rfi. Les différents protagonistes y ont trouvé le champ d’expression de leurs opinions diamétralement opposées. Le pugilat entre Bernard Kolélas et François Ibovi, sur les antennes de cette radio, a laissé des traces de part et d’autre. On assiste, par le biais de Radio France Internationale, à la théâtralisation de la politique, dans ce qu’elle a de plus abject: le mensonge.
Pendant ce temps, sur le terrain, la vie reprend progressivement. Adine Ossebi devient la première femme pilote de la compagnie multinationale Air Afrique. De nationalité congolaise et âgée de 30 ans, elle pilote un Airbus. Le général de brigade Jacques-Yvon Ndolou remplace, en ce début d’année, le général de division Yves Motando-Mongo, chef d’état-major général des FAC. Né le 3 mai 1944 à Mossaka, il a fait l’école d’application des transmissions de Montargis en France. Aspirant en 1966, il est colonel 20 ans plus tard. Il est fait général de brigade le 15 octobre 1998 par le chef suprême des armées, le président Denis Sassou N’Guesso. Il doit se battre sur deux fronts le Pool et le Niari, contre les ninjas-nsiloulous et les cocoyes. Décès à Kinshasa, le mercredi 28 avril 1999, à l’âge de 46 ans, de Jean-Blaise Kololo, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération et ancien ministre de la Communication sous le régime de Transition.
Brazzaville vit dans la peur depuis l’attaque par les ninjas du camp de formation militaire de Bilolo et de l’académie militaire, le 9 mai 1999. Le danger semble-t-il peut venir de partout. C’est dans ce contexte de psychose généralisée que le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, et de l’Administration du territoire, le général de brigade Pierre Oba, annonce, lors d’une conférence de presse, le jeudi 3 juin 1999, l’arrestation de trois mercenaires blancs, Sarda Richard José Maurice (sujet français de 37 ans), Fabio Zanoti (39 ans, Italien) et Garard Latric Bartold (34 ans, de nationalité croate), commis par les dirigeants exilés de l’Erddun, pour assassiner le président de la République, Denis Sassou N’Guesso. Trois jours après leur arrestation, ces trois mercenaires prennent la clé des champs et se réfugient à l’ambassade de France au Congo. Crise diplomatique entre Brazzaville et Paris. Dans cette atmosphère de ni paix ni guerre, Mme Gnali, ministre de la Culture et des Arts met tout en œuvre pour réussir la 2ème édition du Fespam et exorciser le spectre de l’échec de la première édition en 1996. « L’enjeu est simple, mais d’importance : réaliser une belle et grande fête de la musique africaine traditionnelle et moderne, du 1er au 8 août 1999, à Brazzaville, pour redonner un sens à l’espoir. Au rêve d’une Afrique unie ». Ainsi va la vie au Congo.

MFUMU

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