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Regard sur les cinquante dernières années 1985 (21)

Jeudi 2 Juin 2016 - 14:49

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En 1985, l’actualité politique est en vacance. La vie dans ses autres facettes continue.

 Décès de Prosper Bolémas, le 15 février 1985 à Brazzaville. Le nom de cet ancien arbitre de football ressuscite les émotions enfouies. Bolémas nous rappelle les joutes footballistiques épiques au stade Eboué. C’est un ancien de Poto-Poto. Avec le souvenir de sa disparition, ce sont des fragments, des fulgurances qui affleurent dans mon esprit. Qu’ils sont désormais loin les derbys entre les Diables Noirs et l’Etoile du Congo ; entre Cara et As Bantou ; entre Racing Club Mobebissi et Standard, entre la Lorraine et le Stade congolais ; entre le Cs Negro et Lumière du Congo ! Beaucoup de ces clubs qui ont fait vibrer les travées du stade Eboué ont disparu. C’était forcément mieux avant. Sans m’égarer dans une douce nostalgie, il n’est pas exagéré d’affirmer que les choses ne sont plus comme avant. Face au délitement du lien social dans nos cités, on a l’impression que tout allait mieux. Peut-être ne s’agit-il là que d’une simple impression pour affronter la dureté de nos temps byzantins. On a le sentiment que tout va à vau-l’eau au centre de ce tumulte récurrent, créé par les hommes politiques, dans le pays, depuis la Conférence nationale souveraine qui déteint sur toute la vie nationale. Le Congo n’est plus désormais que le champ clos des luttes politiciennes sur fond de grégarisme qui débouchent sur des violences inouïes. Nos hommes politiques ont le besoin névrotique irrépressible de nous entraîner dans des luttes picrocholines avant des repentirs fumeux. Une pratique politique stroboscopique, en décalage avec les réalités sur le terrain met en lumière la cécité de ceux qui aspirent, envers et contre tout, à nous diriger. Le tout, aggravé par le déferlement d’Internet dans notre quotidien, qui contribue au triomphe du mensonge. En dépit de tous ces avatars, la vie au Congo s’écoule, Dieu merci, avec ses joies et ses malheurs. C’est ainsi qu’en 1985, Marie Alphonse Mackoubily, représentant de la compagnie aérienne Air Afrique, décède à Genève où il était en poste. Administrateur civil de son état, Mackoubily fut un personnage flamboyant de l’univers brazzavillois. La fête est l’envers du décor mortuaire, encore qu’à s’y méprendre, dans notre pays les deux vont de pair.

Vendredi 25 octobre, remise des prix Découvertes 85 dans la grande salle des Congrès. À l’affiche, Gérard Lavillier, les Très Fâchés, Nina et les sept lauréats. Cette cérémonie, présidée par le ministre de la Culture et des Arts, Tati Loutard est animée par Mpassi Muba et Alphonse Marie Toukas, deux pionniers de l’animation radiophonique, en présence des lauréats : Ngeleka Kandanda du Zaïre, actuelle République démocratique du Congo (prix spécial du jury), Kirundo Gérard du Burundi (4ème prix) ; Dembélé Bakari du Burkina Faso, Ange Linaud du Congo, Sékou Silla de la Guinée, Zogo du Cameroun (prix des auditeurs) ; Otogo Jampio Brown du Liberia (Grand Prix). En marge des Prix Découvertes, le groupe Très Fâchés reçoit le Prix Kronenbourg, Ngeleka Kandanda, le prix spécial du président de la République populaire du Congo et Zao, le trophée de la Paix, offert par l’ONU (Organisation des Nations unies). L’orchestre de Biks Bikouta assure l’animation musicale de cette soirée de gala. Le lendemain, samedi 26 octobre la fête se poursuit au stade de la Révolution (actuel Massamba Débat) avec les lauréats, appuyés par Sita Philippe et Casimir Zao (deux anciens lauréats), Gérard Lavillier et d’autres groupes musicaux de la place. Un véritable feu d’artifice.

Après Bolémas et Mackoubily, à son tour, le 1er décembre, Jean Malonga, doyen des écrivains congolais, quitte la terre des hommes. Il était né le 25 février 1907, à Miwe, près de Nkakata dans la région du Pool (département désormais). Ses deux romans Cœur d’Aryenne et La Légende de M’Pfoumou Ma Mazono l’ont définitivement installé dans le cénacle des écrivains congolais. Il est entré l’éternité littéraire. Toujours en littérature, et dans un registre plus joyeux, Sony Labou Tansi reçoit le Prix Agip-Recherche le jeudi 21 décembre dans la salle de banquet de l’hôtel Cosmos-Frantel.

Le 28 décembre 1985, le pont sur le fleuve Kouilou, situé à 45 km au sud-ouest de Pointe-Noire, est officiellement ouvert à la circulation par le chef de l’État, Denis Sassou Nguesso. Il est long de 390 m.

MFUMU

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