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Regard sur les cinquante dernières années 1988 (24)

Jeudi 23 Juin 2016 - 18:45

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Plus de vingt ans après la chanson « Pont sur le Congo » de Franklin Boukaka,  le 8 janvier 1988, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Konde Vila Ki Kanda et le député-maire de Brazzaville, Jean Jules Okabando signe l’acte officiel de jumelage des deux villes, les deux capitales les plus rapprochées au monde, Kinshasa et Brazzaville, en présence de Guy Marty, conseiller de Pierre Mauroy, président de la Fédération mondiale des villes jumelées. Cette signature intervient après le protocole d’accord signé en octobre 1987 à Brazzaville par le gouverneur de la ville de Kinshasa et le député-maire de la ville de Brazzaville.

Gérald Félix Tchicaya dit Tchicaya U Tamsi est emporté par une crise cardiaque le 22avril 1986 en France. Il était né à Mpili, dans la région du Kouilou. Fils du député du Moyen-Congo sous la IVème République française, Tchicaya U Tamsi est producteur d’émissions à l’Ortf (Office de radiodiffusion télévision française) en 1957, avant de devenir un proche collaborateur de Patrice Emery Lumumba à Léopoldville (Kinshasa). Il y dirige l’organe du Parti national congolais (Mouvement  nationaliste congolais) : « Congo ». Il est ensuite chef de la Délégation de la République Populaire du Congo auprès de l’Unesco. Retraité, Tchicaya U Tamsi est resté en France. Un séjour de près de quarante ans.

Mardi 13 décembre 1988, dans la salle du palais du Peuple à Brazzaville, signature du protocole de Brazzaville par les parties prenantes : Roloef « Pick » Botha, ministre sud-africain des Affaires étrangères, Chester Crocker, sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines du gouvernement Reagan, Anatoli Adamichine, vice-ministre soviétique des Affaires étrangères chargé de l’Afrique et Ricardo Escalante, de Cuba. C’est le général Antonio Franca Ndalu, du côté angolais qui a paraphé l’accord. Marti Aathi Sari, ancien commissaire de l’ONU en Namibie qui représente le secrétaire général, à cette occasion. Le Protocole de Brazzaville est signé en présence du président Denis Sassou Nguesso, d’Antoine Ndinga Oba, ministre congolais des Affaires étrangères. Cet accord marque le début du processus de paix en Afrique australe et spécialement en Angola. Il devrait aboutir à l’indépendance de la Namibie. Le document signé dans la capitale congolaise entrera dans l’histoire sous la dénomination Protocole de Brazzaville.  Un traité de paix devra être signé entre les différents protagonistes le 22 décembre 1988 à l’ONU, à New-York. Le 1er avril 1989 marquera le début du processus de l’application de la résolution 435/78 des Nations unies qui, elle, aboutira à la tenue, après désarmement des troupes combattantes de la Swapo, d’élections libres (octobre 1989) puis à l’indépendance de la Namibie. L’administration et les forces d’intervention sud-africaines (Sadf), qui occupent toujours ce territoire passeront la main aux experts des Nations unies qui superviseront ce transfert. Au cours de la même période, en Angola, les troupes cubaines commenceront leur repli vers le nord du pays avant leur rapatriement à Cuba,  leur pays d’origine, sur une période de 27 mois.

Emmanuel  Dongala obtient le Grand Prix littéraire d’Afrique noire pour son roman « Le Feu des origines », paru aux Editions Albin Michel. Ce prix est décerné chaque année à un écrivain d’expression française d’Afrique noire, par l’association des Ecrivains de langue française. Agé de 47 ans, Emmanuel Dongala, professeur de sciences physiques à l’université Marien Ngouabi est l’auteur d’ « Un Fusil dans la main, un poème dans la poche », son premier roman publié en 1973 et gratifié l’année suivante du Prix Ladislas des meilleurs livres francophones. Jazz et vin de palme (1982), son second livre, est au programme d’enseignement en Côte d’Ivoire. « Le Feu des origines » est donc son troisième livre.

Du 23 au 29 novembre 1988, se tient la IXème  session ordinaire du comité central du Parti congolais du travail, sous la présidence du colonel Denis Sassou Nguesso. Le comité central  recommande sa réélection à la tête du parti et de l’Etat au 4ème congrès ordinaire du Parti congolais du travail prévu du 26 au 31 juillet 1989.

Décès à Brazzaville du révérend pasteur David Nsomi, le 28 novembre 1988, 1er représentant légal de l’Église kimbanguiste au Congo. Ses obsèques ont lieu le 1er décembre en présence des dignitaires de l’Eglise kimbanguiste. Ainsi va la vie au Congo.

 

 

 

 

MFUMU

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