Religion : la Bible, autorévélation de Dieu et bien plus !

Jeudi 21 Novembre 2019 - 19:58

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Chaque 24 novembre, l’humanité célèbre la Journée internationale des Ecritures saintes. Cette année, cette commémoration tombe un dimanche. Livre sacré des Juifs et des chrétiens, la Bible est aussi un véritable phénomène social à l’origine de diverses controverses dans l’histoire.

La Bible n’est qu’un livre mais pas comme tous les autres. Elle contient la parole de Dieu. Pour toutes ces personnes qui partagent les convictions judéo-chrétiennes, représentant plus de la moitié de la population mondiale, la Bible est la parole de Dieu. Certes, elle n’est pas un livre dicté automatiquement par un Dieu à la manière du Coran, pourtant elle est considérée écrite, sacrée et révélée parce qu’elle montre les manifestations divines, à travers une relecture religieuse de l’histoire du peuple d’Israël.

La Bible est aussi ce livre événementiel qui a battu beaucoup de records dans plusieurs domaines tout au long de l’histoire. Le premier est sorti de l’imprimerie moderne de Gutenberg, en 1455. Best-seller tiré en milliards d’exemplaires traduits en plus de mille langues et dialectes à travers les cinq continents. C’est donc le livre le plus lu et le plus répandu au monde. Il a fallu plus d’un millénaire, partant de l’Antiquité, pour l’avoir dans sa composition actuelle.

Du contenu à la forme, la Bible représente un trésor inestimable avec une double vocation, performatrice et éducationnelle. Cependant, son impact dans l’histoire est vraiment contrasté. Si, d’une part, elle a insufflé l’espérance et le dynamisme intérieur de beaucoup de saints personnages comme Clément d’Alexandrie, Augustin, Thomas d’Aquin, François d’Assise, Thérèse de Lisieux, Martin Luther King, Jean-Paul II, etc. ; d’autre part, à cause de leur attachement au message de la Bible, nombreux ont connu le martyr. A peine quelques décennies, posséder une bible était un crime de lèse-majesté sous certains régimes communistes et socialistes athées.

Mais le pire est le lot d’imposteurs qui l’utilisent pour justifier des causes abjectes. Ceux-là que raille le dramaturge anglais, William Shakespeare, qui, à la manière du diable, interprètent la Bible en fonction de leurs intérêts. Des guerres et des fléaux comme l’esclavage et la colonisation ont parfois été encouragés au nom de la Bible.

Notre société, d’ailleurs, n’est pas à l’abri des escrocs ou charlatans qui se livrent à des interprétations trop littérales de la Bible, le plus fréquent dans les nouveaux mouvements religieux qui pullulent comme des champignons dans nos villes. Ainsi, on entend en divers lieux, « l’or et l’argent appartiennent à Dieu » (Agée chap.2, v.8), comme s’il suffisait de multiplier des prières ou des offrandes, même sans un cœur charitable, pour faire fortune ; trêve d’illusion. Pourtant, cette même Bible nous apprend que Dieu bénit le travail et non l’oisiveté. Quant à l’argent dont il est question ici, ce n’est pas les pièces de monnaie ou les billets de banque, mais plutôt comme cela est bien nuancé en lingala « palata » ou en anglais « silver », il s’agit des pierres précieuses ou richesses naturelles, œuvres divines destinées à être utilisées pour la gloire de Dieu.

Cependant, certains plaisantins veulent se donner bonne conscience en croyant justifier l’ivrognerie en se référant au premier miracle du Christ, la transformation de l’eau en vin aux noces de Cana (Jean chap.2, vv.1-10), alors que le sens ou la raison de ce prodige est de susciter la foi comme on peut le comprendre à travers le verset 11. Des interprétations typiques sont légion depuis la popularisation de l’Ecriture sainte.

Certains se contentent d’avoir une Bible, comme un porte-bonheur, au chevet du lit, dans le tiroir du bureau ou sous l’étalage (commercial), sans jamais songer à l’ouvrir pour la méditer. D’autres utilisent les versets bibliques comme de simples slogans inscrits sur les pagnes ou dans les moyens de transport en commun, isolés de leur contexte historique et textuel. Dans ce cas, l’inclinaison au fondamentalisme est réelle ; par conséquent, le message de la Bible, compris à l’envers, peut entraîner l’égarement, le sectarisme au lieu d’être une occasion de croissance dans l’amour et de socialisation.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

1- La Bible ; 2- Une vue des écritures de la Bible

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