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Religions

Jeudi 25 Mai 2017 - 12:29

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Il est clair que la religion, ou, plus exactement le fanatisme religieux, demeure en différentes régions du monde la cause principale des violences qui déciment la société civile. Née avec le monothéisme cette déviance meurtrière, qui dressa longtemps les peuples contre eux-mêmes en Europe et ailleurs, semblait devoir disparaitre grâce au dialogue engagé aux plus hauts niveaux du Christianisme, de l'Islam, du Judaïsme. Mais voici que la lutte mortelle qui oppose, au sein même du monde musulman, les Chiites et les Sunnites semble raviver partout la flamme de l’intolérance, de l’extrémisme, de la cruauté la plus extrême.

Ne nous faisons donc pas d’illusion : l’homme est plus que jamais un loup pour l’homme. Imaginer que la croyance en un être suprême, empreint de bonté et de tolérance, peut l’amener à respecter son prochain relève d’une utopie d’autant plus dangereuse que – comme nous venons de le voir avec la visite du nouveau président américain en Arabie Saoudite, en Israël et en Palestine – certaines grandes puissances n’hésitent pas à surfer sur la guerre des religions pour accroître, ou restaurer leur influence là où celle-ci se trouve menacée.

Alors que le Proche et le Moyen-Orient deviennent, ou redeviennent l’une des régions les plus instables de la planète s’insérer dans le conflit religieux qui oppose l’Arabie Saoudite à l’Iran, non pas en s’attachant à réconcilier les frères ennemis mais en prenant partie pour l’une ou l’autre de ces puissances est un jeu dangereux qui ne peut qu’aggraver la crise latente engendrée par le fanatisme. Si l’on n’y prend pas garde une telle action peut même, à très court terme, enflammer l’ensemble du Proche et du Moyen-Orient avec les énormes dégâts humains qui en découleraient inévitablement.

Nous sommes bien placés, nous Africains, pour rappeler à la communauté internationale qu’elle doit impérativement agir pour stopper la dérive que provoque l’extrémisme religieux. Du génocide rwandais aux affrontements qui opposent toujours en Centrafrique les ex-Sélékas musulmans et les Antibalakas chrétiens, en passant par les terribles agressions qui dévastent le Kasaï oriental en République démocratique du Congo la liste est,  en effet, longue, très longue, des drames que nous vivons depuis des décennies à cause de l’intolérance.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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