Relocalisation des FDLR : le gouvernement maintient son projet

Lundi 28 Juillet 2014 - 17:15

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Lambert Mende invite les communautés de la Province Orientale et de l’Équateur à adhérer à la décision de l’exécutif national qui, selon lui, facilitera la pacification et la stabilisation de l’est du pays.

http://desc-wondo.org/wp-content/uploads/2014/06/Fdlr-copie-1.jpgEn séjour à Kisangani (Province Orientale), ville choisie pour servir de transit aux ex-rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), le porte-parole du gouvernement en a profité pour rassurer les esprits au sujet de la controverse que suscite la décision du gouvernement de relocaliser ces éléments dans ce coin du pays et à Irebu à l’Équateur. Au cours d’un entretien qu’il a eu le week-end dernier avec les délégués des sociétés civiles de la Province Orientale, du Nord et Sud-Kivu ainsi que des représentants socioprofessionnels, Lambert Mende Omalanga a indiqué que le gouvernement maintenait sa décision. « Le ministre des Médias, porte-parole du gouvernement, n’est pas venu à Kisangani négocier une autorisation de qui que ce soit pour que le gouvernement exerce ses attributions. On a élu Kabila en 2011 jusqu’en 2016. C’est lui qui prend les décisions pour la sécurité et la défense de ce pays », a-t-il fait savoir à ses interlocuteurs.

Nonobstant le tollé suscité par la prise de position du gouvernement de relocaliser temporairement à Kisangani les FDLR ayant volontairement déposé les armes dans les deux Kivu avant leur acheminement à Irebu et leur transfert dans des pays d’asile, Lambert Mende s’est voulu ferme. Ceux des FDLR qui le souhaitent pourront être rapatriés, a-t-il assuré. Tout en invitant les communautés des provinces concernées à adhérer à ce projet du gouvernement qui, selon lui, facilitera la pacification et la stabilisation de la RDC, Lambert Mende a toutefois reconnu la nécessité d’en expliquer le bien-fondé à la population à travers une action de communication bien menée. Justifiant la décision du gouvernement, il a indiqué qu’elle vise à trouver une solution durable à la problématique de ces FDLR qui constituent des prétextes à toutes les agressions perpétrées par le Rwanda contre la RDC. D’où l’évacuation de ces rebelles hutus-rwandais, responsables de nombreuses exactions sur les populations civiles dans les deux Kivu constitue-t-elle un pas vers la stabilisation et la pacification de cette partie du pays, a-t-il conclu.   

Abondant dans le même sens, le vice-gouverneur de la Province Orientale assumant l’intérim du gouverneur en mission, Pascal Mombi Opana a, dans la foulée d’une campagne d’explication sur le bien-fondé de cette décision, a indiqué que « la ville de Kisangani a été choisie pour servir de transit des FDLR avant Irebu puisqu’elle dispose d’un grand aéroport pour mener ce genre d’opération même la nuit ». Et d’ajouter : « L’objectif de ce processus est de vider le prétexte rwandais en résolvant le problème des FDLR par le désarmement volontaire et au moindre coût ».

Notons que le Centre technique de bataillons  connu sous le nom de Camp Base situé à 10Km du centre-ville de Kisangani où vont transiter les FDLR a une capacité d’accueil de mille personnes pendant que l’effectif de ces ex-rebelle rwandais oscille autour de six cent unités, sans compter leurs dépendants.  L’arrivée des rebelles hutus-rwandais à partir de l’aéroport de Bangboka jusqu’à leur site de transit ainsi que leur acheminement à Irebu à l’Equateur, se fera par vague successive avant qu’on leur trouve un pays d’accueil, pour ceux qui opteront pour l’asile. Là-dessus, le vice-gouverneur de la Province Orientale a révélé qu’en attendant que les pays d’Afrique qui se sont portés candidats ne se prononcent, le Canada serait disposé à accorder le droit d’asile à ceux qui le demanderaient.

Nonobstant toutes les assurances du porte-parole du gouvernement, la société civile de la Province orientale continuent de voir d’un mauvais œil le cantonnement, quoique provisoire, des anciens rebelles des FDLR dans leur province. Ils redoutent, en effet, que ces ex-combattants n’insécurisent la ville en y instaurant la terreur. Plusieurs forces sociales de la province n’approuvent pas la décision du gouvernement et ne cessent de la manifester à travers des actions de rue qui ne sont malheureusement pas suivies par la grande masse.

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des éléments FDLR