Rencontre citoyenne : Maurice Mavoungou échange avec les chefs de famille sur la situation des jeunes

Lundi 1 Juillet 2019 - 19:30

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 Le député de la troisième circonscription électorale de l’arrondissement 1, Eméry-Patrice-Lumumba,  à Pointe-Noire,  a eu un débat citoyen, le 30 juin à l’école primaire Lien-Athanase-Dambou,  avec des pères de famille.

L’occasion a permis d'envisgaer ensemble les approches de solutions en vue de rendre autonomes les jeunes de la circonscription et lutter contre le phénomène des bébés noirs, qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans la ville. Il a été fortement déploré par les quatre cents chefs de famille venant des quatre comités de quartiers de cette circonscription (CQ 110, 101, 102 et 105).

A l’origine du climat d’insécurité et de peur qui règne actuellement dans ces quartiers, les gangs des jeunes baptisés «bébés noirs» opèrent de jour comme de nuit. Désemparée, la population ne sait plus à quel saint se vouer puisque, selon les témoignages, les chefs de quartier et la police ne font pas leur travail comme il se doit. « Même quand ces malfrats sont dénoncés et livrés à la police, ils sont aussitôt libérés», a témoigné un chef de famille.

Il s'est agi donc, au cours de ce débat citoyen, de relever d’abord les causes de ce phénomène pour pouvoir traiter le mal à la racine. Il ressort des interventions que ce banditisme été favorisé en grande partie par l’oisiveté, le désœuvrement et le chômage. Les parents ont regretté l’absence de poste de police et de gendarmerie dans leur circonscription. Un fait qui, selon eux, donne le champ libre aux bandits. Autres faits évoqués, le tribalisme et le régionaliste dont font montre certaines autorités lors des recrutements, le manque d’accent sur le social et la non prise en compte de certaines couches sociales.

Plusieurs approches de solutions ont été suggérées pour lutter contre le phénomène des bébés  noirs, notamment la création d'emplois, l’éducation et la formation des jeunes. «Le grand problème c’est l’emploi. Il faut les créer. Les parents doivent mettre un accent sur l’éducation des enfants et l’Etat doit renforcer l’éducation civique dans les écoles», a estimé un parent. «Il faut former pour l’informel mais aussi pour les sociétés de la place», a renchéri un autre.

Pour eux, l’Etat doit aussi prendre des mesures pour mieux sécuriser la population, poursuivre la destruction des fumoirs et débarrasser la ville des épaves de véhicules qui servent aussi d’abris aux malfrats.

Des responsabilités partagées

Bien qu'ayant reconnu les responsabilités des parents et de l’Etat dans ce phénomène de bébés noirs, bon nombre de participants ont estimé que la plus grande part revient à l’Etat. Par ailleurs, l’école étant devenue un lieu de commerce, ils ont souhaité que les pouvoirs publics prennent les choses en main pour lutter contre les antivaleurs en leur sein. Les parents ont aussi suggéré la création par l’Etat des centres de formation, particulièrement en agriculture, et de revoir l’âge limite d’admission au Centre d’éducation, de formation et d’apprentissage.

Il faut dire que le député Maurice Mavoungou, qui prône le vivre ensemble devenu une réalité dans sa circonscription, est l’auteur d’actions multiformes en matière de santé, d’éducation, d’assainissement et autres. Pour ce qui est de l’autonomisation des jeunes et des femmes, il a déjà tenté des expériences, avec la mise en place d’une structure de micro finance, le financement des formations qualifiantes pour les jeunes et des projets pour les femmes. Mais, malheureusement, celles-ci n’ont pas donné de bons résultats du fait, a-t-il reconnu, que les chefs de famille n’ont pas été associés.

Aussi-a-t-il opté pour une démarche inclusive et solidaire avec ces derniers qui se sont dits prêts à l’accompagner dans le recadrage et la poursuivre des initiatives en faveur des jeunes. De ce fait, il a été décidé la mise en place d’une cellule de douze membres (soit trois personnes par CQ) plus un coordonnateur. Celle-ci se chargera de réunir les parents dans les quartiers pour échanger sur les différentes pistes de solutions, de recenser les jeunes selon leur profil et d’identifier les ateliers et centres de formation. Elle aura aussi pour mission d’assurer le suivi de tout ce qui sera mise en œuvre (formation, projets  de création des micro entreprises et autres).

Une autre rencontre citoyenne est prévue après les réunions dans les quartiers avec la cellule en vue de conclure sur les solutions envisagées. Puis interviendront les échanges avec les jeunes eux-mêmes. «Nous ne devons pas être gagnés par la lassitude ni le découragement. Nous devons penser à l’avenir de nos enfants et leur dresser des perspectives», a encouragé Maurice Mavoungou qui entend pérenniser les débats citoyens dans sa circonscription et échanger avec ses concitoyens sur des questions qui touchent leur quotidien.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Maurice Mavoungou lors du débat citoyen / Adiac -Une vue des chefs de famille lors du débat citoyen / Adiac

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