Rentrée parlementaire : Bruno Tshibala déjà sous le coup d’une motion de censure

Jeudi 14 Septembre 2017 - 18:15

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Son auteur, le député Crispin Mbindule, voudrait obtenir des explications du chef du gouvernement sur la non-exécution du budget 2017 adopté pourtant au Parlement et promulgué par le chef de l'État.

La session ordinaire qui s’ouvre ce 15 septembre dans les deux chambres du Parlement sera éminemment politique en raison des enjeux liés notamment au processus électoral avec, en toile de fond, l’équation de l'alternance au sommet de l’État. La session essentiellement budgétaire risque de prendre une autre connotation surtout avec la motion de censure en gestation contre le Premier ministre, Bruno Tshibala, qui pourrait éventuellement tout chambouler. Dans l’hypothèse d’une recevabilité de ladite motion initiée par le député de l'Union pour la nation congolaise (UNC), Crispin Mbindule, d’aucuns craignent que Bruno Tshibala ne puisse laisser ses plumes dans cette épreuve au regard de ses contreperformances avérées sur le plan de la gestion politique et socioéconomique du pays.

L’élu de Butembo voudrait à travers cette motion obtenir du chef du gouvernement des explications claires en rapport notamment avec la non-exécution du budget 2017, adopté pourtant au Parlement et promulgué par le chef de l'État. Pour le député Crispin Mbindule réputé pour ces genres d’initiatives qui, pour la plupart, se terminent en eau de boudin, le budget 2017 en cours souffre dans son exécution comme en témoigne le non-payement des salaires des enseignants, des médecins, des magistrats et autres fonctionnaires au taux budgétaire actuel. Et pourtant, lors de la présentation de ladite loi des finances 2017 devant la représentation nationale, le Premier ministre avait promis de traduire en des termes chiffrés le programme d’action du gouvernement déjà approuvé.

D’après Crispin Mbindule et une certaine opinion parlementaire, Bruno Tshibala n’a pas été à la hauteur des attentes concernant, entre autres, la politique de la dépense publique et la bonne gouvernance. La situation sociale des Congolais s’est nettement détériorée depuis son investiture. Le taux de chômage de masse n’a pas été réduit comme il l'avait promis, le capital humain est resté stationnaire sans effort d’amélioration et la protection sociale n’a pas bénéficié d’une couverture plus large à l’échelle nationale, indique-t-on. Cette motion de censure a-t-elle des chances d’aboutir ? D’aucuns sont sceptiques étant entendu que, depuis que ce Parlement existe, aucun Premier ministre en fonction n’a été destitué par cette voie légale.

La majorité numérique aidant, tous les chefs de gouvernement qui ont été visés par de telles requêtes ont pu se tirer d’affaires grâce notamment à l’appui de la coalition au pouvoir qui n’est pas prête à céder le flanc à l'opposition parlementaire dans ses croisades meurtrières contre des Premiers ministres proches de la majorité. Dans le cas d’espèce, Bruno Tshibala dont les accointances avec la « Kabilie » ne sont plus à démontrer pourrait bien se tenir tranquille car, à tout prendre, « la motion Mbindule risque de ressembler à un pétard mouillé », avertit d’ores et déjà un cadre du parti présidentiel sous le sceau de l’anonymat.                          

       

 

 

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Bruno Tshibala, Premier ministre

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