Rentrée scolaire : les syndicats appellent les enseignants à renouer avec la craie

Samedi 28 Septembre 2013 - 11:07

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Le Collège syndical des enseignants (CSE) et de la Concertation pour la revalorisation de la profession d’enseignant (CRPE) ont, au cours d’une conférence de presse le 27 septembre, invité les travailleurs de l’enseignement à renouer avec le chemin de l’école dès mardi 

La conférence de presse, animée par Auguste Bizouta et Rémy-Alain-Blaise Boumba, respectivement coordonnateur du CSE et de la CRPE, assistés d’autres membres de ces deux plateformes syndicales autonomes de l’enseignement, consistait à diffuser les conclusions des négociations globales gouvernement-partenaires sociaux. S’adressant aux enseignants à la veille de la rentrée scolaire, Rémy-Alain-Blaise Boumba les a rassurés en ces termes : « Nous avons donc pris des engagements en tant que partenaires sociaux. Le gouvernement qui est chargé de l’exécutif a pris aussi des engagements. Rendez-vous entre est pris pour janvier 2014 pour l’application de ces accords. Nous demandons aux travailleurs de l’enseignement de renouer avec le chemin de l’école, nous devons tout simplement attendre la perception du salaire de janvier avant toute réaction », a-t-il déclaré.

En effet, les membres de ces deux syndicats ont entamé depuis le 21 août une campagne de vulgarisation des conclusions des négociations globales arrêtées le 12 août. Ils se sont rendus dans plusieurs départements, sauf la Cuvette-Ouest, la Likouala et Brazzaville. Selon eux, toutes les décisions ont été prises par consensus. Lorsqu’on va en négociations, a rappelé Auguste Bizouta, ce n’est pas pour faire triompher ses préoccupations ou ses points de vue : « Le gouvernement nous a opposé un argumentaire par rapport à nos préoccupations qui consistaient à relever la valeur du point d’indice à 300 comme cela a été fait au niveau de la santé. À partir d’une discussion fructueuse, le consensus s’est dégagé qu’on ne pouvait pas aller à un relèvement direct de la valeur 300, mais qu’il fallait l’échelonner sur quatre ans pour tenir compte de certains équilibres macroéconomiques. »

Pour le coordonnateur de la CSE, en temps normalement, cette augmentation est significative, malheureusement elle vient suite aux revendications des enseignants : « La préoccupation qui était celle des enseignants était devenue celle de tous les agents de la fonction publique. Le gouvernement, en bon père de famille, ne pouvait se contenter de satisfaire un seul enfant, il a pensé satisfaire tout le monde et en le faisant, on ne pouvait qu’échelonner l’augmentation de la valeur du point d’indice pour que les travailleurs s’y retrouvent », a indiqué Auguste Bizouta.

Abordant le point du statut particulier du personnel de l’Éducation nationale, les orateurs ont indiqué qu’il avait été décidé du retrait, dans tous les statuts particuliers des différents secteurs d’activités de la fonction publique, de la partie qui traite des rémunérations pour ne garder que les avantages spécifiques. Ils ont par ailleurs annoncé que les travaux devant permettre la révision et la validation de leur projet de statut particulier étaient en cours. « Au niveau des négociations globales, la conclusion est claire : ces statuts particuliers doivent être obligatoirement révisés, même celui de la Santé, de telle sorte qu’on ne garde que les avantages spécifiques à chaque profession, puisque les avantages communs pour chaque corporation sont dans le statut général », a expliqué Rémy-Alain-Blaise Boumba.

Pour eux, leur projet de statut particulier sera validé après échange avec les cadres des autres ministères. « Nous sommes dans les délais parce que, le statut, une fois validé, accepté, publié, sera appliqué en 2014. Nous travaillons là-dessus, l’essentiel pour nous est qu’il soit adopté en 2013 », a indiqué Auguste Bizouta.

Interrogé sur la décision d’arrêter la valeur du point d’indice à 300 au lieu de 320, comme l’indiquait le cahier de charges des revendications des enseignants pendant la grève, le co-président de la CRPE a précisé que cela était une façon de demander justice sociale aux autorités qui avaient octroyé un nouveau statut particulier aux personnels de la Santé. L’article 89 de ce statut mentionnait la revalorisation du point d’indice de 50% par rapport à l’indice général, aux agents de la Santé. « La grève s’était imposée parce que le gouvernement avait commis une bêtise positive pour nous les travailleurs puisqu’il avait relevé l’indice au niveau de la Santé sans qu’il y ait grève. Si le gouvernement avait pensé relever la valeur du point d’indice par exemple à 205 pour tout le monde, c’est sûr que tous les travailleurs se frotteraient les mains parce qu’enfin, pour une fois, le gouvernement seul aurait pensé à faire un plus », a conclu Rémy-Alain-Blaise Boumba.

Parfait-Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo : Les deux principaux orateurs entourés des co-présidents de la CRPE. (© Adiac)