Report des élections : la pression internationale sur la RDC s’accentue

Mercredi 12 Juillet 2017 - 18:30

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Les États-Unis ont menacé mardi la République démocratique du Congo (RDC) de sanctions si les élections ne se déroulaient pas comme prévu cette année. 

Les récents propos du président de la centrale électorale confirmant le report du vote, qui n’aurait pas lieu cette année comme prévu dans l’accord de la Saint-Sylvestre, continuent à faire jaser dans l’opinion tant nationale qu’internationale. Au niveau de la communauté internationale, cette perspective est loin d’être entérinée. Corneille Naanga qui a mis le couteau dans la plaie vient d’augmenter l’ire d’une communauté internationale déjà en froid avec la RDC à cause du non-respect des textes. En effet, l'accord conclu l'année dernière autorisant Joseph Kabila de rester au pouvoir au-delà de son mandat achevé le 20 décembre 2016  jusqu'à la tenue d'élections d'ici fin 2017 est foulé au pied.

Il n’y aura pas d’élections à cette date et un nouveau consensus politique est requis pour rebooster un processus électoral qui bat de l'aile. Ce qui n’est pas du goût de Washington qui, par l‘entremise de son ambassadrice adjointe au Conseil de sécurité, a tenu à exprimer son ras-le-bol. « Les retards sur les élections ne peuvent pas continuer », a tempêté Michele Sison tout en indiquant que les États-Unis seraient prêts à prendre de nouvelles sanctions contre la RDC et ses dirigeants « si les élections ne se déroulaient pas comme prévu cette année ». Elle a plaidé pour que la communauté internationale prenne les devants et « intensifie la pression non seulement sur le président Joseph Kabila et son gouvernement mais aussi sur la commission électorale nationale indépendante ».

À l’endroit de la Céni, la diplomate américaine a exigé la publication immédiate du calendrier électoral devant spécifier clairement une date pour l'élection présidentielle censée mettre en place la première transition démocratique du pouvoir en RDC. « Nous sommes prêts à prendre des mesures supplémentaires pour sanctionner ceux qui tentent d'entraver la première transition démocratique en RDC », a-t-elle martelé. Et d’exhorter le Conseil de sécurité à envisager des sanctions ciblées pour réduire la violence en RDC et aider à faire pression sur toutes les parties pour qu'elles jouent un rôle plus constructif dans l'avancée du pays.

Cette nouvelle pression des États-Unis fait suite aux sanctions qu’ils ont prises récemment, en synergie avec l’Union européenne, contre plusieurs autorités congolaises accusées d’entraver le processus électoral et de violer les droits de l'Homme notamment dans la région du Kasaï. Sur la même lancée, la France et le Royaume-Uni avaient également demandé l'annonce d'une date pour l'élection présidentielle et souligné qu'il n'y avait pas d'alternative à l'accord du 31 décembre 2016 pour mettre fin à la crise politique.

Ce qui rejoint le discours développé devant le Conseil de sécurité, le 11 juillet, par le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix Jean-Pierre Lacroix. Ce dernier a mis une emphase particulière sur la nécessité de remettre sur les rails l’accord de la Saint-Sylvestre qui a le mérite, selon lui, d’avoir tracé les contours de la transition en cours en vue de la tenue des élections à la fin 2017. Cependant, sa  mise en œuvre est insuffisante, a-t-il regretté tout en  déplorant qu’en moins de six mois des élections, le consensus politique qui en a résulté se soit effrité.              

Alain Diasso

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