Résolution des crises en Afrique centrale : Denis Sassou N’Guesso au cœur des bons offices

Mercredi 4 Décembre 2013 - 2:15

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Violences en RCA, avec risque de génocide selon certaines voix, affrontements sur fond de négociations et de dialogue en RDC, le tableau sécuritaire et même humanitaire n’est pas des plus enviables en Afrique centrale. Pour briser ce cycle qui ne favorise ni le développement, ni l’intégration de la sous-région, Denis Sassou N’Guesso s’implique sans relâche dans la résolution de ces crises, avec, à cœur, la paix et la stabilité en Afrique centrale

La diplomatie congolaise s’active dans la résolution des conflits. En la matière, il n’est pas exagéré de dire que Denis Sassou N’Guesso est un sage sur qui il faut compter. Le président congolais est au service de la paix, aussi bien dans son propre pays que dans la sous-région, voire au-delà. De façon constante, il s’implique dans la résolution des conflits qui perturbent la paix et la quiétude, freinant de fait les projets intégrateurs dans l’espace Cééac (Communauté économique des États de l’Afrique centrale).

Ainsi, dès le déclenchement de la crise en Centrafrique, par exemple, Denis Sassou N’Guesso a reçu de ses pairs d’Afrique centrale un rôle de premier plan pour aider les Centrafricains à trouver une solution pacifique à leurs différends. Président du groupe international de contact sur la RCA et du comité de suivi de l’accord de Libreville du 11 janvier 2013, il a organisé à Brazzaville en mai dernier la réunion inaugurale ce groupe de contact. Le président sud-africain, Jacob Zuma, lui aussi engagé dans la résolution de la crise centrafricaine, était présent à cette réunion.

Cette réunion avait jeté les bases d’une transition que tous avaient souhaitée courte et apaisée, en s’appuyant sur une feuille de route pour une transition inclusive devant permettre un retour à l’ordre démocratique. L’appel dit de Brazzaville a été alors lancé à la communauté internationale pour venir en aide à un pays dont l’implosion sociale constitue une cause de déstabilisation de l’Afrique centrale.

Conscient de son rôle, mais surtout de ce danger, le Congo a répondu le premier à cet appel, en mettant à la disposition de la Force multilatérale de la Cémac (Fomuc) des contingents militaires. La crise en RCA n’avait pas que des conséquences militaires. Tant s’en faut ! Les caisses sont désespérément vides. Le Congo n’a pas offert que des militaires. Une enveloppe de 25 milliards FCFA a été remise au gouvernement de transition de la Centrafrique, laquelle a permis d’éponger quelques arriérés de salaires qui s’étaient accumulés.

Denis Sassou N’Guesso met ses talents de diplomate au service de la paix. Il s’implique également dans la crise qui mine la région des Grands Lacs. Dans cette partie de l’Afrique en proie à une insécurité presque permanente, il s’est investi dans l’élaboration du plan régional de paix pour la pacification de l’est de la RDC. C’est dans ce contexte que le président congolais a accueilli en mars 2013 à Oyo (Cuvette) un minisommet réunissant les présidents du Rwanda Paul Kagame, de l’Ouganda Yoweri Museveni, et de la RDC Joseph Kabila Kabange. Ce sommet a eu pour mérite de rapprocher, notamment, les présidents de la RD-Congo et du Rwanda.

Alors que la RD-Congo se préparait à aller aux concertations nationales, Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat, et Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale de la RDC, arrivent chez Denis Sassou N’Guesso pour solliciter son concours, son « accompagnement », comme disait Kengo wa Dondo au sortir de l’audience avec le président congolais, qui s’est dit disponible pour cette tâche, 24 heures sur 24.

À la fin de ces concertations, Joseph Kabila, qui a invité son homologue congolais à y prendre part, n’a pas manqué de saluer son apport tandis que la salle ovationnait le nom de Denis Sassou N’Guesso comme personne ne pouvait l’imaginer. Applaudissements mérités, parce que ce que grâce à Denis Sassou N’Guesso certains acteurs politiques, hésitants au départ, ont pu prendre part aux concertations, comme le révélait Léon Kengo wa Dondo à la presse, alors qu’il revenait à Brazzaville remercier le président Denis Sassou N’Guesso au nom du président Kabila.

Nouvelle approche de prévention et de gestion des crises

La réflexion sur les nouvelles approches de prévention et de gestion des crises en Afrique a conduit Denis Sassou N’Guesso, alors président en exercice de l’UA, à initier en 2003 le pacte africain de non-agression. Le président congolais a proposé d’articuler ce pacte autour de trois volets complémentaires. Le premier, intitulé « Engagements des États africains contre l’agression », définit l’agression et rappelle la nécessaire intégration des économies africaines, fondement et moteur d’une paix durable. Le deuxième volet, intitulé « Principes africains de prévention des conflits », énonce les principes qui devront être adoptés par tous les signataires en matière de maintien, de rétablissement ou d’imposition de la paix. Enfin, le troisième volet, intitulé « Instruments de prévention et de résolution des conflits », détaille l’ensemble des moyens prévus par le pacte pour empêcher toute situation conflictuelle d’atteindre son point critique.

L’objectif poursuivi par le pacte de non-agression est d’anticiper et de s’attaquer aux conflits avant qu’ils ne deviennent incontrôlables. Ce pacte a été adopté par l’UA en juillet 2004. Dans le même contexte, la diplomatie congolaise s’est impliquée efficacement dans le traitement des questions d’intérêt sous-régional et régional. Ainsi, sous la mouvance de Denis Sassou N’Guesso, le Congo a pris une part active dans le règlement de la crise du Darfour, où le compatriote congolais Rodolphe Adada a occupé la fonction de représentant spécial, à la fois du secrétaire général de l’ONU et du président de la Commission de l’UA.

À Sao Tomé et Principe, le Congo a été chef de file dans le règlement de la crise qui a secoué ce pays. En Côte d’Ivoire, le Congo a été médiateur et coprésident du Groupe de travail international. Comme on peut le constater, la présence du Congo dans la résolution des crises politiques en Afrique par le biais du président de la République est loin d’être une simple figuration.

D’ailleurs, la nomination par l’Union africaine du général Jean-Marie Mokoko, un Congolais de Brazzaville aux commandes de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) n’est autre que le fruit de l’activisme de la diplomatie congolaise grâce à laquelle de nombreux dossiers brûlants du continent ont connu une issue favorable.

On pourrait s’interroger, comme François Soudan du magasine Jeune Afrique, dans la livraison n° 2 720 de février-mars 2013 : « Qui a osé dire que la Panthère de Mpila n’avait plus de dents ? »

Bienvenu Élenga