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Restitution

Samedi 24 Novembre 2018 - 18:51

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Que la France d’Emmanuel Macron prépare la restitution aux Africains des œuvres d’art qu’elle leur a dérobées durant l’ère coloniale ne peut que réjouir les peuples qui verront revenir ainsi vers eux les témoins de leur histoire. Mais cette opération n’aura des effets positifs que si elle est menée avec méthode, précision, précaution car rien ne serait plus triste que de voir les pièces uniques conservées à Paris et ailleurs disparaitre sans laisser de traces par le fait de trafiquants dont le seul but serait d’en tirer profit.

Prenons, pour illustrer ce propos, l’exemple du Congo, de notre Congo. Dans le moment présent, il n’est aucun lieu sur son territoire qui soit préparé, aménagé, organisé pour accueillir en toute sécurité les objets d’art qui vont lui être rendus. Vraie pour les archives nationales dont l’état est plus que préoccupant, cette situation l’est tout autant pour ces souvenirs du passé. Situation d’autant plus triste que des bâtiments ont été édifiés à grands frais ces dernières années, à Brazzaville notamment, pour installer des musées dignes de ce nom mais sans que leurs salles soient si peu que ce soit animées par des objets venus des temps anciens.

Il est vrai qu’il ne suffit pas de construire de tels lieux pour attirer le public mais qu’il faut aussi former les hommes et les femmes qui les animeront, les entretiendront, autrement dit les feront vivre ;  mais deux exemples au moins prouvent que cela n’a rien d’impossible dès lors que la volonté est là : le premier est le merveilleux Musée kiébé-kiébé de Ngolodoua, le second est notre propre Musée Galerie Congo installé dans l’immeuble des Manguiers à Brazzaville.

Dans le moment même où la France, mais aussi l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre, les Etats-Unis se préoccupent enfin de restituer à l’Afrique et aux Africains les témoignages de leur très riche passé rien n’est plus important, nous semble-t-il, que de conclure avec ces mêmes pays les accords qui permettront demain d’accueillir en toute sécurité et de mettre en valeur les objets, les documents, les traces diverses de son histoire.

Ayant parlé à maintes reprises de ces questions avec de nombreux experts nous sommes bien placés pour dire que toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour franchir ce pas décisif sur la voie de la reconstitution de notre passé.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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