Restriction des libertés en RDC: neuf dirigeants congolais éligibles aux sanctions de l’UE

Samedi 27 Mai 2017 - 15:45

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Les ambassadeurs des vingt-huit pays membres de l'Union viennent d'avaliser une extension de la liste initiale de sept à neuf personnes supplémentaires visées par des sanctions. Trois militaires et six responsables politiques, ministres ou gouverneurs de province, sont concernés.

L’Union européenne, qui suit à la loupe la situation politique en RDC, n’a jamais renoncé à son projet de sanctionner les décideurs politiques et militaires congolais responsables de violations graves et répétées des droits humains et de restrictions des libertés dans le pays. Alors qu’elle avait déjà, à la fin de l’année dernière, élaboré une liste de sept personnalités congolaises visées par des sanctions, l’UE vient de récidiver en dressant une nouvelle liste de neuf hauts responsables du pays éligibles à des sanctions classiques (interdiction de séjour et de transit dans l'UE, gel des biens et des avoirs détenus dans l'Union européenne). Il s’agit, en fait, d’une simple proposition étant entendu que les personnalités citées devraient être passées au crible par les ministres des Affaires étrangères de l’UE avant que la liste ne soit validée.

C’est en principe ce lundi 29 mai, que les diplomates européens vont se pencher sur cette liste et éventuellement adopter la liste avec ses neuf noms des personnalités ciblées. Là-dessus, il nous revient que certains noms font déjà l’objet d’une vive controverse entre les Etats membres (cas de la France et de l’Espagne) au regard des faits gravissimes mis à leur charge. Cette proposition des noms de ces neuf personnalités  visées par des sanctions de l’UE est contenue dans un document datant du 20 avril 2017, dont la délégation de l’Union européenne en République démocratique du Congo a fait fuiter le contenu. Evariste Boshab (ancien vice-Premier ministre chargé de l’intérieur), Emmanuel Shadari (actuel vice-premier ministre chargé de l’intérieur), Lambert Mende (ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement), sont les principaux cadres de la mouvance présidentielle cités dans ce document, apprend-on.

Outre la répression de l’opposition, la fermeture des médias de l’opposition ainsi que la restriction des mouvements et actions de ces leaders, la situation trouble au Kasaï est également mise à charge des incriminés. Particulièrement indexés dans ce dossier par ledit rapport de l’UE, Évariste Boshab, le gouverneur Alex Kande Mupompa, le brigadier général Eric Ruhorimbere sont à ce stade présumés innocents et l’UE donne l’impression de vouloir les sacrifier sans les avoir entendu. Quant à la situation sécuritaire fragile et la répression dans l’ex-Katanga, l’UE en fait porter la responsabilité à l’ancien rebelle Gédéon Kyungu, au gouverneur déchu Jean-Claude Kazembe, au Colonel Paul Mugisha et au général Akili Muhindo alias Mundos.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Siège de l'Union européenne

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