Résultats des législatives nationales : le FCC grand gagnant

Samedi 12 Janvier 2019 - 15:40

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Dans un hémicycle qui compte cinq cents élus du peuple, le parti au pouvoir sortant et alliés ont obtenu une majorité confortable d’où sortira le futur Premier ministre.

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a rendu publics, le 11 janvier, les résultats des législatives nationales en tablant essentiellement sur un corps électoral estimé à 18 329 318 votants. Ainsi donc, les résultats ont concerné seulement 485 députés nationaux devant figurer dans la prochaine Assemblée nationale sans que ne soit précisée l’affiliation de leurs partis à telle ou telle coalition politique. Le restant des députés sera constitué de ceux de Beni (territoire et ville), Butembo et Yumbi. Ils sont au nombre de quinze et connaîtront leur sort après les élections du mois de mars prochain.

Avant la publication des résultats, le président de la Céni a révélé quelques traits caractéristiques de ces scrutins dont le suffrage exprimé oscille autour de 18 161 182 votants avec un seuil fixé à 1% sur l’ensemble du territoire national, équivalant à 181 611 000 voix. Corneille Nangaa d’indiquer que tout parti ou regroupement politique n’ayant pas atteint ce seuil ne serait pas éligible à la répartition des sièges et ne participera pas au prochain parlement.

Cette disposition de la loi électorale, faut-il le préciser, aura desservi de nombreux partis politiques, particulièrement ceux qui n’ont pas une assise nationale. Seuls les partis véritablement implantés et portés par des leaders locaux ayant joué véritablement leur rôle de premiers mobilisateurs se sont tirés d’affaires. Ils sont plus d’une dizaine qui ont atteint ce seuil et qui vont disposer des députés à la chambre basse du parlement. L’on cite, entre autres, le PPRD, l’AFDC et alliés, l’UDPS Tshisekedi, le CCU et alliés, le G7, l’UNC, le MLC, le Palu et alliés, la Dynamique de l’opposition, etc.

Autre chose à retenir, sur les 485 députés déclarés provisoirement élus, cinquante à peine sont des femmes. Une légère progression tout de même par rapport aux élections de 2006 et 2011, a reconnu Corneille Nangaa, espérant que la dynamique sera maintenue lorsque seront organisées les élections à Beni, Butembo et Yumbi. Il a salué le fait que pour la première fois, la province de Maniema a donné à la députation nationale deux femmes.

Par ailleurs, le président de la Céni a épinglé le cas de ceux qu’il a qualifiés d’élus exceptionnels, c’est-à-dire ceux qui, indépendamment de leurs partis politiques, ont réalisé des scores au-delà de 50% dans leurs circonscriptions électorales respectives. Même si leurs partis politiques n’ont pas atteint le seuil requis, ces élus sont d’office admis en qualité de députés nationaux à la prochaine Assemblée nationale. C’est notamment le cas de Muzito Fumunsi qui a réalisé 61,54% dans son fief de Kikwit, mais aussi, de Willy Bakonga qui s’est tiré avec 51,64% dans la province de la Tsuapa. De tous les députés nationaux élus, l’on notera que Vital Kamerhe est celui qui aura réalisé le plus des suffrages sur toute l’étendue du pays avec 86 832 000 de votes favorables recueillis au Sud-Kivu. Il est suivi en ordre utile par Evariste Boshab à Mweka, avec 80 521 000 des suffrages exprimés.

En outre, dans la perspective de la mise en place du bureau provisoire de la chambre basse qui sera dirigée par le plus âgé des élus assisté de deux plus jeunes, il est à noter que Gabriel Kyungu wa Kumwanza du G7 a été sacré le plus vieux de l’institution.

Majorité absolue pour les Kabilistes  

L’autre enseignement à retenir, c’est que le PPRD et alliés vont constituer la prochaine majorité parlementaire pour avoir donné plus des députés. Entre deux cent cinquante et trois cents députés sur les cinq cents que compte l’Assemblée nationale contre une cinquantaine pour le Cap sur le changement, il est clair que le Front commun pour le Congo (FCC) a pris les larges et peut, d’ores et déjà, revendiquer la majorité absolue. Ce qui augure de grandes tractations. « Nous avons deux hypothèses : soit une cohabitation, soit une coalition en fonction d’un grand regroupement qui permettrait d’avoir d’autres personnalités venant de bords différents », a laissé entendre un cadre du FCC.

Le PPRD, à lui seul, compte cinquante-trois députés et lorsqu’on y ajoute les élus des partis et regroupements affiliés, l'on est bien au-delà de deux cent cinquante. La coalition Lamuka, quant à elle, a emporté cinquante-neuf sièges. Dans un hémicycle qui compte cinq cents élus du peuple, le PPRD et alliés se tirent donc avec une majorité confortable d’où sortira le futur Premier ministre. Ce qui, en somme, veut dire que si sa victoire à la présidentielle devrait être confirmée, Félix Tshisekdi ne pourra pas nommer un Premier ministre sans alliance et n'aura donc pas la main.

Alain Diasso

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