Révision de la Constitution : plus de 120 000 signatures pour contrer la feuille de route de la Céni

Lundi 7 Avril 2014 - 14:40

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Outre le rejet de la modification du mode de scrutin des députés provinciaux tel qu’envisagé par l'institution électorale, la pétition initiée par la société civile exige aussi la démission de tous les gouverneurs et des assemblées provinciales considérés comme fonctionnant de manière illégitime et hors délai constitutionnel.

La bataille engagée par l’opposition pour dissuader la classe politique congolaise à ne pas toucher à la Constitution, précisément en ses dispositions verrouillées telles que définies en son article 220, vient d’atteindre un tournant décisif avec la pétition initiée par la société civile du Katanga. Cette dernière, plus prolixe que jamais, est sortie de ses réserves pour amorcer une campagne contre toute velléité de révision constitutionnelle. Le discours porte comme l’atteste l’adhésion massive de la population katangaise à la pétition visant le rejet de la feuille de route récemment présentée par l’abbé Apollinaire Malu Malu et en instance d’être examinée à l’Assemblée nationale. La société civile katangaise, qui se dit contre toutes les hypothèses soulevées par la Céni, est appuyée dans son action par une opinion intérieure complètement acquise à sa cause.

C’est sans trop de peine que la barre de 100000 signatures exigée pour la recevabilité de la pétition a été atteinte sans trop de difficultés. Ce seuil aurait même été largement dépassé de toutes les prévisions. Il est fait état de 120000 signatures récoltées auprès de la population katangaise. Cette dernière tient à travers ses signatures à voter directement ses élus provinciaux contrairement à l’hypothèse émise par la Céni consistant à les faire élire au suffrage universel indirect. Une démarche qui paraît, aux yeux des Katangais, comme antidémocratique. « Nous menons un plaidoyer pour que les députés nationaux ne puissent pas modifier ou être tentés de réviser un seul passage de la Constitution », a indiqué Jean pierre Muteba (président de la société civile du Katanga) qui séjourne à Kinshasa afin de faire le suivi de la pétition.     

Cela étant, il ne reste plus qu’à acheminer ladite pétition au bureau de l’Assemblée nationale. « Nous sommes en train de rassembler les documents à Lubumbashi pour les amener à Kinshasa », a-t-il ajouté. Outre le rejet de la modification du mode de scrutin des députés provinciaux tel qu’envisagé par la Céni, la même pétition exige aussi la démission de tous les gouverneurs et des assemblées provinciales considérés comme fonctionnant de manière illégitime et hors délai constitutionnel. Dans plusieurs salons huppés de la capitale, l’on s’interroge sur le traitement qui sera réservé à cette requête au niveau du Parlement lorsqu’on sait que la majorité présidentielle plutôt favorable à la révision constitutionnelle peut toujours s’interposer pour tout chambouler.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le président de la Céni, abbé Malu Malu