Rome : l’affaire des 22 enfants adoptables de Kinshasa continue d’agiter les travées de l’Assemblée

Mercredi 28 Janvier 2015 - 15:45

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Qui, pourquoi et que fait le gouvernement ? Ces trois questions sont revenues à l’Assemblée mardi à propos de la disparition supposée des vingt-deux petits Congolais.

La séance d’interrogations écrites du gouvernement mardi à l’assemblée nationale à Rome est revenue sur les questions que pose le sort de vingt-deux petits Congolais qui devaient arriver à Rome par adoption et dont on ne sait plus grand-chose depuis le 29 décembre. C’est à cette date, en effet, que les enfants ont été prélevés par trois hommes disant agir au nom de la Commission italienne des adoptions internationales, et conduits vers une destination jusqu’ici inconnue.

Plusieurs députés s’émeuvent de cette affaire qui risque d’avoir des retombées négatives sur la coopération italo-congolaise. Un raidissement des rapports entre les deux pays maintenant interviendrait au plus mauvais moment : il y a quelques mois à peine, un premier groupe d’enfants avait pu quitter à grand mal la capitale congolaise pour enfin rejoindre les familles italiennes adoptantes qui les auront attendus pendant plus de six mois ! Bureaucratie tatillonne, imbroglio de dossiers occidentaux dont beaucoup ne correspondant pas à la notion africaine de famille avaient failli tout faire capoter.

Cette fois-ci, les choses semblent plutôt s’orienter vers les interrogations sans réponses. « Que fait le gouvernement à Rome pour dénouer une affaire des plus brumeuses ? », demandent les députés. Selon les confrères locaux et internationaux, les enfants, qui attendaient à l’orphelinat « Maison familiale Ange Gabriel » de Kinshasa leur transfèrement à Rome, ont été prélevés de nuit, en pyjama. La presse est unanime à dire que le gouvernement de Kinshasa est lui aussi tombé littéralement des nues lorsque l’affaire est parue dans les colonnes du journal Le Potentiel (RDC) et du Huffington Post (USA).

En Italie pourtant, d’autres médias soutiennent que tout ça est loin d’être aussi mystérieux qu’on veut le dire. Le journal Il Fatto quotidiano (21 janvier) croit savoir que « Palazzo Chigi (la primature italienne, Ndlr) a diffusé une note qui affirme que les 22 enfants se portent bien et que leurs proches sont en contact avec la Commission des adoptions internationales ». Thèse identique chez Il Giornale qui soutient que les ‘agents préleveurs’ disaient agir au nom de la Commission italienne des adoptions. Or, cette instance « présidée par Silvia Della Monica est sous la dépendance de la Farnesina » (le ministère italien des Affaires étrangères – Ndlr). Alors qui a fait quoi, quand et pourquoi ? Mais l’unique question qui vaille est : où sont les enfants aujourd’hui ?

Lucien Mpama