Sahara occidental : les Etats-Unis opposés à toute création d’un nouvel Etat en Afrique

Jeudi 22 Août 2019 - 18:14

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Le Wall Street Journal a révélé que les Etats-Unis sont opposés à l’indépendance du territoire contesté, appelé Sahara occidental. Un véritable tsunami dans le milieu diplomatique.

L'administration américaine serait opposée à l’indépendance de ce territoire contesté par le Maroc, et revendiqué par le Front polisario, a révélé le quotidien américain Wall Street Journal (WSJ). Les espérances sahraouies ont peu de chance de se concrétiser "Ceux qui espèrent voir lever le drapeau sur un Sahara occidental indépendant risquent d’être déçus par l’administration Trump", écrit un journaliste du WSJ. Dion Nissenbaum explique dans son reportage pourquoi, en dépit des positions du conseiller du président américain, John Bolton, les espérances sahraouies ont peu de chances de se concrétiser.

Citant des sources officielles marocaines et occidentales impliquées dans les négociations sur ce conflit, le journaliste rapporte que les Etats-Unis sont opposés à l’indépendance de ce territoire " annexé " par le Maroc en 1975, après le départ de la puissance coloniale espagnole.

Washington opposée à la création d'une nouvelle nation en Afrique

"Il est clair que Washington ne soutiendra pas un plan destiné à créer une nouvelle nation africaine", écrit-il, soulignant qu’il s’agit là d’un accord tacite entre Américains et Marocains qui ne peut que déplaire aux indépendantistes. Ce sont ces assurances qui auraient contribué à ramener le Maroc dans la négociation, précise le WSJ qui rappelle l’opposition de John Bolton au maintien de la Minurso, la mission de l’ONU au Sahara occidental. John Bolton qui a contribué à rédiger l’accord onusien qui a mis fin aux affrontements entre le Maroc et le Polisario en 1991, avait même menacé de recourir au véto américain contre la prorogation de la mission de la force de l’ONU en l’absence de progrès dans les pourparlers entre les deux parties. " Nous avons besoin de voir de réels progrès dans la résolution du conflit afin de ne pas continuer à dépenser des ressources limitées dans des missions de maintien de la paix sans fin", avait-il déclaré voyant dans la Minurso l’exemple même des échecs onusiens.

Avec une Algérie, principal soutien du Front Polisario, en pleine effervescence et après la démission "pour raison personnelle"  de Horst Kohler, nommé envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara, les avancées sur ce dossier sont à nouveau au point mort. Les conséquences du départ de la Minurso "Des pourparlers sérieux sur le Sahara occidental au milieu de ces incertitudes semblent improbables et le plan américain pour mettre fin à la mission des Nations unies pourrait créer davantage de troubles", prévient WSJ. En cherchant à retirer quelque 250 observateurs des Nations unies et à faire une économie de 50 millions de dollars par an, Washington court le risque, "dans cette dernière poche de stabilité en Afrique du Nord, de créer de nouvelles opportunités d’expansion pour l’Etat islamique ou Al Qaïda", estime Dion Nissenbaum.

La situation risque, selon lui, de s’aggraver en octobre prochain avec l’expiration du mandat de la force de maintien de la paix si l’ONU ne parvient pas à faire progresser le processus politique. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le président sahraoui, Brahim Ghali estime que l’installation récente d’agents de sécurité et de renseignements par les autorités marocaines dans la zone tampon dans la zone de Guerguerat, sont une "violation grave" de l’accord de cessez-le-feu de 1991, un acte "provocateur et déstabilisateur qui accroîtrait la menace sur la sécurité dans la région".

Noël Ndong

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